En cette fin d’été de nombreux nuages d’orage sont venus couvrir le ciel de rentrée : le lycée Blanquer obscurcit l’horizon. Les bourrasques ministérielles soufflent de nouveaux bobards dans les médias, annonçant qu’il s’agit de l’une des meilleures rentrées que le ministre ait connu (sic), une de celles où il y a le moins de problèmes d’organisation (re-sic). Pourtant en lycées...
Des emplois du temps intenables fleurissent à travers l’académie. On trouve ici que des classes entières aux journées chargées ont en plus cours sans interruption de 12h à 18h. Ailleurs on observe l’organisation de la disparition des options qui sont marginalisées aux extrémités de journées de cours déjà bien remplies. Là-bas, suite au refus du rectorat d’accorder des dérogations, des élèves ont des emplois du temps sur plusieurs établissements afin de suivre leurs enseignements de spécialité. Plus loin, un cours obligatoire a lieu alors que le dernier transport scolaire de la journée est déjà parti.
Les classes sont morcelées en première. Il y a souvent plus de professeurs que d’élèves alors que ces derniers sont déjà plus de 30 dans la majorité des classes. Il est très difficile de réaliser un travail de suivi ou même d’élire des délégués dans de telles conditions. Les futurs conseils de classes seront sans doute disruptifs.
Les changements de programmes entraînent d’importantes dépenses pour l’achat de nouveaux manuels et la région ne semble pas prête à les supporter dès septembre : il manque énormément de livres en papier (et le numérique ne semble pas vraiment mieux loti) tant dans les lycées généraux et technologiques que dans les lycées professionnels.
A tout ceci vient s’ajouter l’incertitude autour des épreuves de contrôle continu qui auront lieu dès le second trimestre. Les modalités d’organisations sont encore très floues et confirment nos craintes d’un bac local où les conditions d’épreuves et d’harmonisation varieront selon les établissements et les académies. Une franche atteinte au principe d’égalité pour un diplôme qui devrait être national.
Les réformes des lycées et du baccaluréat menées en solitaire par Blanquer, rejetées par le conseil supérieur de l’éducation, sont contestées depuis bientôt 2 ans par le SNES-FSU. Les grandes difficultés d’organisation qui étaient dénoncées ne font, malheureusement, que commencer à se révéler au grand jour. Qu’en sera-t-il de l’accroissement des inégalités sociales ?
L’orage qui vient permettra-t-il de redonner de l’éclat à l’éducation nationale ?
Pour mieux apprécier la réalité du lycée Blanquer, le SNES lance une enquête. Nous remercions les collègues de bien vouloir prendre quelques minutes pour la remplir.