De quoi parle-t-on ?
Un poste adapté n’est pas un temps partiel pour les collègues dont la situation médicale rend le temps plein difficile, ce n’est pas non plus une mutation pour continuer à enseigner mais dans un établissement plus accueillant.
Mais après un congé, long le plus souvent, et si la situation médicale est stabilisée et qu’on peut travailler à temps plein, le poste adapté représente une solution pour travailler malgré des problèmes médicaux. En effet, le but est soit de faire revenir, à terme, le collègue devant les élèves, soit de préparer une reconversion. Ce qui importe c’est que le projet professionnel corresponde à l’état de santé du collègue.
Il y a trois types de postes essentiellement : surtout vers le CNED ou l’administration, et parfois en surnombre dans un CDI. Dans ce dernier cas, il ne s’agit pas d’un galop d’essai pour passer le concours ou pour une reconversion professionnelle (seuls la mise en situation pour reconversion professionnelle ou le concours conviendra).
Rappelons que professeur documentaliste est un métier, reconnu par un CAPES : le médecin de prévention et les services du Rectorat y sont sensibles.
Dans tous les cas, les collègues demandant un poste adapté auront au préalable vu les services sociaux des personnels, le médecin de prévention et le plus souvent un conseiller mobilité carrière.
Situation dans l’académie
Le poste adapté peut être accordé en courte durée, ou en longue durée.
Les entrées en poste adapté correspondent forcément à des sorties de collègues, qui soit partent à la retraite, soit retrouvent le chemin de leur classe parce qu’ils vont mieux sur le plan médical, soit sont déclarés définitivement inaptes et placés en retraite pour invalidité.
Le CNED, c’est fait pour gagner de l’argent : mais alors où sont les postes adaptés ?
Le CNED fait évoluer les postes, notamment en mettant définitivement en place la correction de copies numériques. Ainsi, pour certains collègues, il devient impossible de continuer.
En effet, qu’est-ce que ces copies numériques ? Parfois, simplement des photos que les étudiants prennent de leur copie papier et transmises en tant que fichiers très volumineux par le CNED aux collègues. Comment peut-on prétendre qu’il s’agit d’une évolution des emplois occupés par des personnes dont l’état de santé n’est pas compatible avec ce choix informatique ? On le justifie en arguant du fait que la Cour des Comptes l’exige, que la concurrence entre les boites d’enseignement à distance l’exige, que le monde moderne l’exige, et que les collègues doivent s’adapter, ou être déclarés inaptes.
Le CNED, qui est là pour former à distance, ne veut pas se préoccuper de la formation des collègues, ni des pathologies des personnels, ni de la couverture numérique à leur portée : ainsi si vous êtes en zone blanche, vous êtes inapte ! Hop, à la retraite !
Mais alors, où l’Education Nationale positionne-t-elle ses postes adaptés ? Que fait-elle pour les collègues en difficulté médicale et qui en relèvent ? Il est urgent d’y penser sur le fond.
Encore une fois se pose la question de ce qui est fait par l’Éducation Nationale pour les personnels, notamment plus âgés, qui se sont plus en capacité de faire cours devant une classe après plusieurs années d’exercice.