Dans les départements de la région Centre Val de Loire, le taux de personnes de plus de 16 ans sans médecin traitant va de 11% dans l’Indre et Loire à 22% dans le Cher (d’après l’Agence Régionale de Santé).
Nous vivons quotidiennement dans un des plus grands déserts médicaux français, nous subissons les longues attentes pour obtenir un rendez-vous médical près de chez soi, la fermeture de services d’urgences ou de maternités…
La remise en cause partielle de la liberté d’installation des médecins libéraux et salariés est à l’étude à l’assemblée nationale, nous soutenons ce texte qui correspond à une partie de nos revendications. A cette occasion le SNES-FSU Orléans-Tours rappelle sa demande d’un plan d’urgence pour la santé et d’une politique de prévention à tous les âges de la vie, qui implique, notamment pour nos métiers, le recrutement de médecins scolaires et de médecins du travail.
Le SNES-FSU a des propositions à prioriser pour répondre à l’urgence :
- Des mesures coercitives d’installation de médecins en zones-sous dotées ;
- Des mesures coercitives pour les gardes de nuit et de week-end, les urgences étant asphyxiées par la trop faible contribution de la médecine de ville ;
- Le développement des centres de santé, avec des médecins et des personnels de santé salariés pour sortir du tout libéral et régler le problème des dépassements d’honoraires. Leur développement permettrait d’améliorer la couverture de soins sur les territoires en régulant leur implantation et répondrait à l’aspiration au travail en équipe des nouveaux personnels de santé.
- L’arrêt de la suppression d’hôpitaux de proximité et de maternités et leur réouverture ;
- La réouverture de lits dans les services hospitaliers et des mesures concrètes (notamment sur les conditions de travail et les salaires auxquels le Ségur n’a pas répondu) aptes à enrayer la fuite des personnels (médecins, infirmières, aides soignant es) afin de désengorger les services d’urgence.
- La fin de la tarification à l’activité qui représente 60% des ressources de l’Hôpital. La T2A incite à gérer l’hôpital comme une entreprise en recherchant la meilleure productivité et la rentabilité. Des actes médicaux sont plus rentables que d’autres, et l’hôpital a tendance à accroître ses activités rémunératrices, comme la chirurgie, en délaissant les longues prises en charges, moins bien rémunérées (psychiatrie, maladies chroniques, soins aux personnes âgées…).
Dans cet objectif de libérer la santé de l’emprise du secteur marchande il est urgent de redonner à la Sécurité Sociale les moyens en finances et en gouvernance d’assurer à 100% la couverture des besoins de santé.
Pour en savoir plus :
https://orleans.snes.edu/Acces-aux-soins-medicaux-dans-la-Region-Centre-VL.html