Le SNES a été reçu par le Ministère de l’Education nationale le mercredi 2 mars 2011. Il a rappelé son apposition à la réforme STI-STL et son exigence d’un moratoire et d’une remise à plat de ce projet.
Pour le SNES, outre le fait que ce projet de réforme est largement rejeté, ce rejet s’étant exprimé par les avis négatifs du CSE, du CIC, dans les manifestations, lors des audiences dans les rectorats à l’occasion de la préparation de rentrée, il n’est pas possible d’envisager aujourd’hui que cette réforme soit mise en œuvre à la rentrée 2011.
– Les programmes viennent juste d’être publiés, six mois seulement avant leur mise en œuvre. Ils constituent une évolution radicale des contenus d’enseignements et il est impossible pour les enseignants de se les approprier en un temps aussi court.
– Aucune ressource documentaire n’est à disposition. Seuls des bribes de contenus sont présents sur le web, aucun manuel, aucun documents complets n’existent.
– Les formations des enseignants se mettent difficilement en place. Elles ne sont pas satisfaisantes, toujours réduites à des aspects ponctuels des programmes. Les moyens nécessaires à ces formations ne sont pas donnés aux académies.
– Les Régions sont opposées à cette réforme qui remet en cause les équipements et le patrimoine présent dans les lycées technologiques. Responsables aussi des politiques de l’emploi, les Régions voient dans cette réforme un pas de plus vers la désindustrialisation du pays.
– Les acteurs économiques et sociaux et en particulier certaines branches du patronat restent très critiques vis à vis de cette réforme et s’inquiètent de ses effets sur les formations en STS et IUT.
– Les procédures d’orientation ne sont pas mises à jour, les brochures de l’ONISEP stipulent encore les STI actuelles comme possibilité d’orientation pour la prochaine rentrée.
– Aucune réflexion n’a été menée sur le baccalauréat, comment peut-on envisager d’engager les jeunes dans une formation sans connaître les procédures de validation et de certification ?
– Les enseignants dans leur grande majorité rejettent cette réforme. Il n’est pas possible d’envisager une réforme de cette ampleur sans l’accord des enseignants qui sont les acteurs majeurs du système de formation.
– Afin d’appuyer ces revendication, le SNES a remis au Ministre un dossier argumentaire démontrant point par point l’impossibilité de mettre en oeuvre cette réforme et les pétitions signées dans le lycée en opposition à le « Réforme de la série STI2D ».
– En réponse le Ministre a indiqué qu’il ne pouvait pas « politiquement » accéder à la demande de moratoire. Il a convenu que les formations des enseignants ne se déroulaient pas partout de façon satisfaisante et a indiqué intervenir auprès des recteurs sur cette question. Sur les autres aspects, le Ministre n’a donné aucune réponse et a semblé bien éloigné de la réalité de ces formations (démarches pédagogiques, besoins des jeunes, conditions d’enseignement...)
– Dans ces conditions, face à un Ministre qui refuse de tenir compte des critiques de ses projets et des propositions que nous portons depuis des mois, il est nécessaire d’amplifier les mobilisations, d’exprimer notre colère, et de faire la démonstration de notre force et de notre détermination pour imposer d’autres choix pour le lycée, l’avenir des jeunes et des enseignants.
Le 19 mars 2011, manifestation pour une autre réforme STI-STL.
Soyons visibles dans les manifestations !