Le vendredi 17 janvier après-midi, l’ensemble des professeurs du collège Alain-Fournier a fait usage de son droit de retrait. Un surveillant avait été violemment agressé par un élève le matin même et l’équipe venait aussi d’apprendre l’agression d’une élève par d’autres élèves de 5e le mardi soir.
Dès le 13 décembre, l’équipe avait demandé à être reçue par la DSDEN ainsi que par le Conseil Départemental : il s’agissait de les alerter sur un climat de tensions sans précédent au sein de l’établissement.
Tous les membres de l’établissement, ainsi que les parents d’élèves, font en effet le même constat : l’établissement est trop petit pour accueillir autant d’élèves (150 élèves en plus en 5 ans).
Si l’Inspectrice Académique Adjointe a bien accepté de recevoir tous les personnels du collège, néanmoins aucune réponse n’a été apportée, ni sur les effectifs, ni sur le recrutement de surveillant.e.s, de personnels d’administration, d’entretien et d’infirmerie. L’ensemble de l’équipe éducative a donc souhaité poursuivre la mobilisation le lundi 20 janvier. Une liste de revendications a été transmise en début d’après-midi au Conseil Départemental, après consultation des besoins de toute l’équipe. Le matin et l’après-midi du lundi ont aussi permis, après de longues discussions, aux parents, professeurs, AED, AESH, agents d’entretien et à la direction de décider ensemble de la remise en route de l’établissement dans de bonnes conditions : par la mise en place d’une reprise échelonnée (comme une rentrée), avec des ateliers animés par un AED, un parent et un professeur. Le mardi devait être consacré à la préparation effective de cette reprise : travail d’organisation des ateliers, décisions collectives sur la Vie scolaire de l’établissement (charte des droits et devoirs des élèves...).
Enfin, ce même lundi à 17h30, une délégation a été reçue à l’Inspection Académique en présence d’un représentant du Conseil Départemental. La DSDEN a donné son accord pour rembourser les frais de transport d’une possible infirmière et l’accord sur un contrat à 100% de l’AED agressé à remplacer. Le Conseil Départemental a donné son accord pour remplacer le départ à la retraite de l’agent d’entretien et pour consulter l’équipe sur les travaux d’aménagement envisagés.
En revanche, l’Inspecteur vie scolaire s’est montré inflexible sur la reprise des cours à 8h le mardi, alors même que la réunion n’avait pris fin que vers 21h et que les enseignant.e.s n’avaient pu en discuter entre eux. Les parents eux-mêmes avaient reçu dans l’après-midi l’information selon laquelle les cours étaient annulés le mardi, puisqu’ils étaient associés aux équipes pour organiser la reprise !
La situation est alors devenue ubuesque : les élèves étaient autorisés à rentrer dans l’établissement à 8h, tandis que les professeurs ne souhaitaient pas les prendre en cours ! La reprise en main a ainsi complètement échappé aux enseignants qui ont dû reprendre les cours à marche forcée, sans pouvoir travailler aux aménagements nécessaires à l’accueil de leurs élèves.
Les professeurs, choqué.e.s par cette gestion de crise pour le moins précipitée et culpabilisante de la part de l’Institution, ont rempli une fiche RSST détaillant les faits objectifs à l’origine de leur profond malaise. Ils sont en attente d’une réponse via le CHSCT du département.
Pour conclure, la mobilisation a quand même été utile, puisqu’une infirmière et un AED ont finalement été recrutés. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire pour que soient véritablement prises en considération, par les autorités de tutelle, les analyses de terrain et les demandes élémentaires effectuées par les équipes enseignantes. Loin d’être de simples « caprices », ces revendications rappellent quelles conditions de travail devraient être assurées dans des établissements particulièrement sensibles pour permettre aux professionnel.le.s de terrain d’assurer en toute sécurité et sérénité, leur mission de service public.
18 janvier 2020
Actualités académiques
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