Ce mercredi 7 décembre, des collègues de plusieurs établissements d’Eure-Et-Loir se sont réunis devant la DSDEN pour remettre au recteur une lettre commune faisant part de leurs inquiétudes quant aux conséquences de l’ouverture du Lycée Joséphine Baker à la rentrée 2023. Dans cette lettre à l’initiative des militants SNES-FSU des lycées de Chartres et Dreux, signée par plusieurs centaines de collègues, nous revendiquons des moyens supplémentaires pour obtenir des conditions d’enseignement propices à la réussite de tous les élèves.
L’ouverture du lycée de Hanches permettra certes à de nombreux élèves de réduire significativement leur temps de transport, mais favorisera dans le même temps un entre-soi délétère pour la mixité scolaire sur l’ensemble du département. Si nous nous réjouissons de l’investissement réalisé par la région pour l’éducation, nous déplorons que ses modalités conduisent à dégrader une mixité scolaire qui apparaît pourtant comme un objectif du Ministre. Début novembre au micro des journalistes de Quotidien (TF1/TMC), le Ministre Pap Ndaye déclarait la mixité scolaire comme « bonne non seulement pour les enfants venant de milieux défavorisés mais aussi pour les autres ». Nous ne pouvons que constater une fois de plus, l’écart entre la parole publique et les politiques éducatives. Ce décalage fait écho aux contradictions personnelles du Ministre qui a fait le choix de l’école privée pour ses propres enfants, se soustrayant ainsi à la carte scolaire.
Alertée très tôt sur ces questions, la DSDEN de Chartres semblait considérer comme inéluctable la création d’un lycée « favorisé » et la détérioration de la mixité scolaire dans les bassins chartrain et Drouais. Or, la mixité scolaire n’est pas seulement le résultat de la mixité sociale sur un territoire. Si, elle dépend évidemment des politiques publiques en matière d’habitat social, la mixité scolaire peut être favorisée par l’offre de formation. Il s’agit par exemple, de proposer des filières de la voie professionnelle suffisamment attractives pour permettre la coexistence d’élèves issus de différents milieux sociaux. Les pouvoirs publics peuvent agir !
Interrogée par L’Echo Républicain, Évelyne Mège (DSDEN) estimait qu’un « travail de dentellière » avait été réalisé pour respecter « les équilibres ». Ces équilibres apparaissent pourtant précaires puisqu’ils ont évolué à plusieurs reprises au cours des dernières semaines au gré du rapport de force exercé par les acteurs locaux. Nous déplorons l’impréparation du Rectorat à moins d’un an de l’ouverture du lycée de Hanches alors que celui-ci modifiera le paysage scolaire du territoire pour plusieurs décennies.
Jusqu’à présent, le Rectorat avait toujours estimé que l’ouverture du nouvel établissement devrait se faire à moyens constants. Les postes créés à Hanches devront être supprimés ailleurs. Nous nous étonnons donc d’apprendre par L’Echo Républicain que les dotations n’ont pas encore étaient actées sous-entendant que nos demandes de moyens supplémentaires pourraient avoir été écoutées. Il est indispensable pour les établissements existants dont l’Indicateur de Position Sociale (IPS) moyen va diminuer d’être dotés en moyens humains et financiers supplémentaires pour répondre aux besoins d’un public scolaire en plus grande difficulté. Cette exigence est légitime à double titre. D’une part, elles est nécessaire pour améliorer les conditions d’apprentissage des élèves. L’ouverture d’un nouveau lycée dont l’objectif initial était de réduire la fréquentation d’établissements considérés comme surchargés, doit être l’opportunité de réduire le nombre d’élèves par classe. D’autre part, les mesures de suppression de poste inhérentes à ce bouleversement de la carte scolaire auront un impact négatif non négligeable sur les conditions de vie et de travail des collègues amenés à les subir.
Les demandes de nos collègues doivent être écoutés. A Chartres comme à Dreux , les conditions d’apprentissage et d’enseignement doivent s’améliorer et non se dégrader !