16 mai : l’amplification très nette, jour après jour, de la mobilisation dans l’académie et dans tout le pays est en train de créer un rapport de forces susceptible de contraindre le gouvernement à revoir ses choix sur les questions d’éducation. On peut donc facilement imaginer les contre-offensives de nos deux ministres, méchamment chahutés hier à Rodez. Les provocations et les incitations à la faute, c’est une des spécialités de Monsieur Darcos, qui ne manquera sans doute pas de jouer sur l’effet boomerang que pourrait avoir une grève des examens. La question est donc : qui va lancer le boomerang ?
Dans l’académie, nous avons décidé (cf. article précédent et lettre au Recteur) de valoriser le souci des enseignants de défendre leurs élèves « dans la rue et dans leurs classes », en demandant le report des examens prévus le 13 mai dernier, et en mettant dans le paysage l’éventualité d’un report du Bac. Dans la semaine du 19 mai se dérouleront en effet des épreuves de BTS, et quelques épreuves du Bac, sans parler des commissions d’harmonisation diverses et autres réunions liées aux examens.
Le SNES d’Orléans-Tours propose donc d’adopter la position suivante, pour la semaine prochaine, dans la logique de la lettre au Recteur mentionnée ci-dessus :
– Exiger le report des examens prévus : nous sommes intervenus auprès du Recteur en ce sens à propos du 19 mai (nous avions obtenu le report des examens prévus le 13, à une ou deux exceptions près). Si la réponse est un refus ou un silence, nous le ferons savoir en engageant la responsabilité du Ministre qui choisirait ainsi sciemment de déstabiliser les candidats aux examens, évidemment pour les utiliser comme masse de manœuvre dans une campagne d’intox contre les enseignants.
– Surveillance d’examens : demander que les chefs d’établissement aient recours à d’autres personnels que les personnels grévistes, la plupart des épreuves prévues étant des épreuves écrites ; les enseignants grévistes pourront prévenir exceptionnellement leur proviseur pour qu’il puisse s’organiser.
– Faire savoir aux parents et aux lycéens qu’un nombre important d’enseignants ont durant toute la semaine fait le choix, individuellement ou collectivement, de se déclarer grévistes tout en assurant les cours des classes à examen, afin de ne pas pénaliser les élèves dans la dernière phase de préparation des épreuves.
– Planter déjà dans le décor que ces choix qui vont dans le sens de l’intérêt du service public, contrairement à ceux du Ministre, seront mis dans la balance au moment de la négociation sur les retenues sur salaires.
En tout état de cause, les examens auront lieu ! La conscience professionnelle des enseignants ne se satisfait pas des blocages du gouvernement. Il faudra sans doute envisager d’en revoir les modalités pratiques et le calendrier. Lorsque les épreuves auront lieu les examinateurs, qui auront été pour la plupart grévistes, sauront bien dans quelles conditions de préparation le ministre aura placé les élèves.
Dernière minute :
De plus en plus de collègues sont dans le mouvement tout en souhaitant, pour ne pas pénaliser les élèves, répondre aux convocations d’examen.
Voici un exemple d’un texte remis aux candidats aux examens dans les lycées d’Eure et Loir.