CDEN du 2 septembre 2022

lundi 5 septembre 2022
par  Matthieu PICHARD

Lors de ce CDEN de rentrée, centré sur le premier degré, la FSU a élargi la thématique en abordant la rentrée dans le 2nd degré et sa gestion chaotique. Vous trouverez ci-dessous, l’extrait de la déclaration liminaire concernant le 2nd degré :

"Dans le 2nd degré, la rentrée 2022 est tout sauf sereine. La gestion calamiteuse de l’affectation des TZR et des contractuels par le rectorat conduit à une situation inédite de floue sur cette rentrée. Il reste des heures à faire dans de nombreuses disciplines, dans de nombreux établissements. Il y a des TZR disponibles et des contractuels. Mais quelle est la balance entre les 2 ? Y a-t-il suffisamment de personnels pour couvrir l’ensemble des besoins ? Chaque élève aurait-il un prof devant lui, dans chacune de ses disciplines ? Voici un panel de questions auxquelles nous n’avons aujourd’hui pas de réponse.
La situation n’est pas nouvelle, mais elle s’est amplifiée cette année. Elle résulte de 5 années de politique de destruction du service public d’Éducation nationale dans le 2nd degré. Le duo Macron/Blanquer, par son manque d’ambition, peut être tenu comme responsable de la perte d’attractivité du métier. Les enseignants ont été dénigrés pendant 5 longues années par leur ministre, les promesses de revalorisations historiques sont loin du compte et la perte de pouvoir d’achat est immense. Aujourd’hui, la revalorisation de la valeur du point d’indice ne couvre même pas le niveau de l’inflation. Face à cette grave crise de recrutement, (25% des postes proposés aux Capes, Capet et CAPLP externes qui n’ont pas été pourvus), les rectorats n’ont pas hésité à aller toujours plus loin dans le bricolage à l’image des job-dating organisés dans plusieurs académies. La FSU a dénoncé ces pratiques qui relèvent d’abord de l’opération de communication pour répondre à l’objectif ministériel d’ « un professeur devant chaque classe à la rentrée ». Mais les modalités de recrutement sont inacceptables et révèlent un profond mépris pour nos collègues contractuels, recrutés en quelques minutes et qui seront envoyés dans les classes avec bien peu de formation. Un profond mépris pour les élèves, les familles en faisant croire qu’il est possible de recruter ainsi des professeurs, CPE, Psy-ÉN. Un profond mépris, enfin, pour l’ensemble de la population et pour le service public d’Éducation : enseigner est un métier qui s’apprend ! Qui accepterait que son médecin ait été recruté en 30 minutes ?
La FSU a toujours été force de proposition pour permettre de renverser cette crise du recrutement et n’a jamais été entendue. Au contraire, le programme présenté par le Président de la République fin août pour l’Éducation n’a rien de rassurant tant les recettes présentées sont rances (travailler plus, pour gagner plus) et le discours est hors sol (pour ne donner qu’un exemple, je vous laisserai voir et revoir le passage sur les projets d’établissements pendant lequel, le Président efface d’un revers de main les nombreuses heures de concertation des équipes de tous ses établissements scolaires), témoignant d’une méconnaissance complète du fonctionnement des établissements scolaires. Le nouveau quinquennat semble avoir un objectif : foncer encore plus vite, droit dans le mur, sans jamais changer de doctrine, pour s’y écraser.
Concernant les lycées professionnels, une nouvelle réforme a été annoncée, qui est à la fois scandaleuse sur le principe et illusoire sur ses effets pour les jeunes. Réforme scandaleuse, parce que la voie pro scolaire doit suivre le modèle de l’apprentissage, celui qui sélectionne, discrimine, exclut (près de 40 % de rupture de contrat pour les mineurs), celui qui privilégie les besoins immédiats des entreprises sur des postes précis aux dépens d’une formation initiale visant le long terme. Réforme scandaleuse aussi parce qu’en annonçant un doublement des périodes de stage elle offre une main d’oeuvre gratuite aux entreprises, elle réduit les chances de poursuite d’études des élèves et elle organise la réduction du nombre d’enseignants, notamment dans les matières professionnelles. Le mépris continue ! Réforme illusoire également, parce que les difficultés pour placer les jeunes, mineurs, en entreprise, vont devenir insurmontables. L’échec est assuré, sauf s’il s’agit de casser un service public de la formation professionnelle initiale

C’est dans ce climat politique, saupoudré d’urgence climatique, de guerre en Ukraine, de crises dans de nombreux pays, d’inflation record, d’annonce sur des potentielles coupures de gaz et d’électricité cet hiver, de pouvoir d’achat en berne, que nous débutons cette nouvelle année… comment peut-elle être sereine ? L’École n’est pas isolée de la société.
Nous finirons par la situation dans le Cher. Qu’elle est-elle Monsieur le DASEN ? Combien reste-t-il, à ce jour, de BMP ou de postes non assurés ? Quelle est la proportion de contractuel dans le 2nd degré ? Les 2 piscines couvertes de Bourges sont vides donc pas de piscine pour les élèves du premier et du second degré, après un été où, comme chaque année, on rappelle l’importance du savoir nager, où le nombre de noyade augmente, qu’elle est la crédibilité du service public ?"

L’équipe du SNES FSU du Cher