Mobilisé.e.s depuis la rentrée 2022 et l’annonce brutale par le président du Conseil Départemental, dans les colonnes de L’Écho Républicain, de la fermeture du collège Anatole-France, le collectif Sauvons Anatole* a obtenu du Conseil Départemental la création d’un comité de concertation.

Portée par le SNES-FSU28, l’idée ici était de mettre toutes les parties concernées par l’éventuelle fermeture du collège autour de la table pour que le Conseil Départemental y présente son projet...et que nous puissions objectivement en dénoncer et contester toutes les limites, les imperfections et les problèmes.
Lundi 20 mars, ce comité s’est réuni une première fois à Châteaudun.
Autour de la table, le président du Conseil Départemental accompagné de sa vice-présidente et de la Conseillère Départementale du canton, le sous-préfet de Châteaudun, la DASEN et sa SG, les chefs d’établissement des trois collèges de Châteaudun ainsi qu’une représentante des parents d’élèves de chaque collège, une représentante du député de la circonscription et deux représentant.e.s de la Ville de Châteaudun…
Bien qu’à l’initiative de la réunion par un courrier adressé au Président du CD ainsi qu’à la Préfète et à la DASEN, un seul siège était prévu pour le collectif « Sauvons Anatole » !

Sans se formaliser sur la paternité de la réunion, après moult échanges, la FSU28 a obtenu une représentation du collectif en format « 2+3 » : 2 autour de la table, 3 assis derrière ! Au-delà du comique de cette première discussion, cela témoigne surtout de l’écart entre leur conception de la démocratie sociale et la nôtre. Le CD est ainsi persuadé (comme la DASEN qui le répète fréquemment !) que les personnels des établissements sont représentés par les chefs d’établissement ! Pourtant, à aucun moment on ne les a entendus s’exprimer au nom de ou pour avancer les points de vue ou les intérêts de telle ou telle catégorie de personnels !
Lors de cette première réunion, le Conseil Départemental a présenté deux projets entre lesquels le Président dit ne pas avoir encore tranché mais vouloir le faire d’ici juin 2023, après cette concertation.

• Le premier projet consiste à raser Anatole-France pour le fusionner avec Toma-Divi en agrandissant les bâtiments actuels de Toma-Divi notamment pour accueillir la SEGPA . Ce projet coûte 13,2 millions d’euros pour une livraison à la rentrée 2026.
• Le second projet serait de fermer Toma-Divi et raser Anatole-France pour reconstruire un plus grand collège sur la parcelle d’Anatole qui est plus grande que celle de Toma-Divi. Coût total : 25 millions d’euros pour une livraison à la rentrée 2027.
  Ces deux projets impliquent un redécoupage de la carte des collèges de Châteaudun ce qui signifie répartir les élèves d’Anatole-France entre les deux collèges restant (Toma-Divi et Zola).

Avec Loïc et Sophie, les collègues d’A-France et de Toma-Divi, nous avons interrogé et soulevé les problèmes suivants :

• la carte scolaire : Comment faire de la mixité sociale avec seulement deux collèges dans une petite ville dans laquelle les transports scolaires sont une réelle difficulté (tension autour de la cité scolaire Zola par exemple) ?
  Le Conseil Départemental nous a répondu qu’il serait attentif à cette mixité car elle est importante, ce dont tout le monde autour de la table a convenu… mais il ne nous a pas dit concrètement comment il la ferait, quelle forme aurait cette carte scolaire, quel quartier irait dans tel ou tel collège avec tel moyen de transport. Il a même dit que la question du transport serait traité après, avec le Conseil Régional qu’il n’avait ainsi pas jugé utile d’inviter à cette première réunion. Au contraire, il nous semble primordial que ce point crucial soit davantage travaillé et, qu’a minima, des axes de travail soient présentés lors de la prochaine réunion du comité de concertation.
• La démographie : Quels seraient les effectifs accueillis à terme dans chacun des deux collèges (s’il ne devait qu’en rester deux) ? Avec combien de salles et quelle place dans la cour ? À la cantine ?
  Cette question est extrêmement importante car, dans le projet 1, avec la construction des extensions, la cour de Toma-Divi serait très réduite, voire sur deux niveaux selon ce qui a été envisagé lors de cette réunion ! Et car la cité scolaire est dans une situation de saturation notamment de sa demi-pension, ce qui rend très compliqué l’accueil d’élèves en plus.
  Là aussi, le Conseil Départemental n’étant pas en mesure de nous répondre, nous avons insisté pour que, lors de la prochaine réunion, des éléments plus précis nous soient communiqués.

À la fin de l’après-midi, le Président du Conseil Départemental a clôt le comité en demandant à chacun de se positionner sur l’un ou l’autre des projets.

Il a alors remarqué combien le projet 1 de fusion sur la parcelle de Toma-Divi recevait peu de suffrages (aucun en vérité !).

Les parents d’élèves, comme nous, se sont clairement prononcés pour un projet 3 de reconstruction d’Anatole et de maintien des trois collèges en pointant les limites des deux projets présentés.

Prochaine étape ? Nous n’avons pas la date de la prochaine réunion de ce comité de concertation, mais serons vigilants à ce qu’elle ait bien lieu d’ici fin mai.

Pierre Licout et Loic Lebreton
* Le collectif Sauvons Anatole rassemble des représentant.e.s des personnels comme des parents d’élèves des collèges Toma-Divi et Anatole-France ainsi que des militants syndicaux de la FSU, de l’UNSA, de SUD Éducation et de la CGTÉduc’action.