9 décembre 2025

Actualités académiques

AUDIENCE RECTORAT-CIO

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Personnes présentes :
Pour le Rectorat : Mr Montlun (Chef DBA), Mme Jegouzo (SGA), Mr Guilbaut (SG), Mme Aujumier (DRAIO)
Pour la FSU : Mmes PASCUAL (PsyEN Joué-les-Tours), BERGER (DCIO Bourges/St Amand Montrond), POMPEE (DCIO Vierzon), LESOBRE (DCIO Loches, Joué-lès-Tours, Chinon), Mme MIGNE (DCIO Tours /Amboise), KERSULEC (DCIO Gien/Montargis), TATIBOUET (PsyEN Gien), MERLET (SNASUB-FSU)

Constat : Plus on parle de santé mentale ou d’accompagnement de l’orientation moins on parle de PsyEN !
L’année 2025 s’est vue désignée comme « grande cause de la santé mentale ». Lors des assises de la santé scolaire, la ministre E. Borne a annoncé, à grands renforts médiatiques, la création de 100 postes de psychologues de l’Éducation nationale, conseillerères techniques départementaux en santé mentale. Outre le fait que ce sont en réalité que des nominations à moyens constants, la FSU les dénonce car elles ne répondent pas aux besoins des élèves. Les élèves ont besoin d’entretiens et d’accompagnement humain et non de protocoles ! La FSU dénonce également le fait que dans notre académie le recrutement des CT PsyEN santé mentale s’est fait dans l’opacité la plus totale, aucun appel à candidater n’ayant été envoyé sur les boites mail professionnelles desPsyEn EDA et EDO. Enfin, les fiches de missions publiées étaient très vagues, ne contenant aucun détail tant sur le contour des missions que sur les conditions de travail effectifs.

Etat des lieux dans notre Académie  :

  • 28 et 18 : personne n’est recruté
  • 36 : Adjoint Ien-IO
  • 41 : Rectrutement en cours d’une Psychologue contractuelle
  • 37 : Une PsyEn EDO
  • 45 : Une PsyEn EDA
    Nous avons demandé à avoir communication de l’ensemble des fiches de missions. Mr Létard, DAASEN du 37 est en charge de cette mission de recrutement pour l’académie.
    La FSU continue de demander le remplacement des personnels nommés et refusera la ré-organisation des services (CIO et RASED) pour couvrir les secteurs tel que suggéré par le Rectorat ! En effet, cela est contradictoire d’afficher vouloir agir en faveur de la santé mentale des jeunes et de retirer des psychologues auprès des élèves dans les établissements !
    *Suite à l’audience et à un courrier de la DCIO du CIO de Tours, le rectorat a annoncé que le mi-temps de la PsyEN EDO qui a pris les missions du CT santé mental serait compensé pour les reste de l’année.

La FSU a de nouveau dénoncé les conditions de travail dégradées dans de nombreux CIO ! Nous avons abordé les situations les plus criantes car elles ont un fort impact sur le service rendu aux usagers !

1-CIO d’Amboise sans local depuis 10 ANS en raison du rejet par le rectorat d’un plan de relogement dans des locaux de la Communauté de Communes !! Un budget a été créé en 2024 pour son relogement mais une partie des crédits à dû être allouée au déménagement imprévu du CIO de Châteaudun, retardant l’avancée du dossier. Une réunion est prévue sur place le Mardi 02 décembre en présence des différentes parties. La région aurait donné son accord pour que le Rectorat fasse des travaux (à sa charge) dans l’ancienne loge du Lycée Vinci. Il est demandé que la surface soit supérieure aux 66m2 prévus et qu’un accès indépendant soit réalisé. Nous avons demandé à ce qu’un calendrier prévisionnel puisse être communiqué mais le rectorat préfère rester prudent, craignant que d’autres collectivités territoriales se désengagent et que d’autres relogements de CIO soient à prévoir en urgence ! La FSU a rappelé les conséquences désastreuses pour les personnels. Le rectorat se dit pleinement conscient.

2. Cio de Châteaudun. Son relogement en urgence au printemps 2025, suite à la vente des locaux par le CD 28, a considérablement dégradé les conditions de travail des personnels et l’accueil du public. Par ailleurs, la FSU a rappelé que le déménagement du Cio n’avait pas été suffisamment accompagné par les services du Rectorat. Mme Merlet, qui s’est rendue sur place a témoigné des conditions de travail inadmissibles ! Une réunion est à nouveau prévue sur place avec les différentes parties le mardi 09 Décembre afin d’améliorer les conditions de travail des personnels. Le Rectorat dit vouloir s’appuyer sur l’exemple du relogement du CIO de Chinon.

3. Cio de Vendôme. Désengagement rapide du CD qui oblige à déménager au 31/01/2026. Pour le moment, le rectorat n’a pas trouvé de « solution pleinement satisfaisante ». Un relogement provisoire doit avoir lieu dans les locaux du lycée Agricole à Areines (commune qui jouxte la ville de Vendôme), hors agglo mais avec une entrée indépendante. Le rectorat serait toujours en recherche de logement sur Vendôme.

4. Cio du Blanc. En raison du relogement urgent du CIO de Vendôme, les crédits alloués à son relogement ont été en partie redirigés pour le déménagement de Vendôme, retardant de fait de plusieurs mois les opérations de relogement avec la circonscription du 1er degré.

5. Cio de Montargis. Le Cio est le dernier service de l’Etat à rester dans ces locaux d’Etat actuels. Le Rectorat aurait eu connaissance il y a quelques jours du départ des autres services. Il cherche une solution pour partager les locaux vacants avec d’autres services de l’Etat.
6. Rappel des situations des CIO d’Orléans (trop petit), du CIO de Tours (absence de Cio sur l’agglomération de Tours et locaux actuels trop petits pour 25 personnels), de Chartres (non habilité à recevoir du public) ….

Liens avec la Région :
Le plan Avenir(s), vendu par le MEN comme permettant une meilleure coopération entre l’Éducation Nationale et les Régions de France autour de leurs compétences partagées, n’a conduit qu’à aiguiser l’appétit de l’Association des Régions de France. En effet, lors des 4es rencontres inter-régions de l’orientation à La Rochelle en novembre, ces dernières ont revendiqué à nouveau la maitrise pleine et entière de l’Orientation. Certaines Régions ont même reconnu « ne pas s’occuper uniquement de ses compétences classiques » en la matière et « faire au-delà ». Par ailleurs, ces dernières ont défendu un retour à l’adéquationisme formation / emploi au prétexte de sauver l’industrie française tout en prétendants ouvrir les horizons professionnels des jeunes !

La FSU a demandé que soit fait un bilan notamment des interventions des Chargé.es de Missions Information et Orientation (CMIO) dans les établissements et des associations ou organismes qu’ils font intervenir, ainsi qu’un bilan des prérogatives de la Région en Matière d’information. Nous avons dénoncé la disparition de source d’informations fiables, neutres et nationales, la diminution des documents ONISEP pour les CIOs.
Le Rectorat se cache derrière le fait que la frontière serait ténue entre l’information sur les métiers et les formations et l’orientation pour se faire les défenseurs de l’action de la Région. Néanmoins, la FSU a régulièrement connaissance de supports de communication de la Région dans lesquels cette dernière affirme avoir la charge de « l’orientation de tous les publics » !
La FSU a également demandé à avoir connaissance de la convention signée entre le MEN et les Régions dans la cadre du plan Avenir(s).
Nous avons rappelé au Rectorat son engagement à travailler à la communication autour des actions de nos services. Nous avons demandé qu’un visuel académique puisse être créé afin de les rendre plus visibles.

Grignotage des missions des PsyEn à l’intérieur et à l’extérieur de l’EN :
Au lancement du plan Avenir(s), E. Borne a annoncé la création d’une certification en orientation pour les enseignants et les CPE. Par ailleurs, le choix fait par les ministères de l’Education nationale successifs de privilégier l’interchangeabilité des personnels et la non reconnaissance des formations spécifiques, aboutit à une multiplication effrénée des acteurs si bien que plus personne ne sait qui fait quoi ! Les référents ou adultes repères formés en quelques jours, assignés à des tâches techniques et parcellisées non seulement ne trouveront jamais le temps d’échanger entre eux, mais encore moins avec le PsyEN. Pourtant bien souvent c’est du même élève dont ils s’occupent ! Le développement des PAS ne devraient rien arranger.

Mais les missions peuvent aussi être rognées de l’extérieur. De plus en plus souvent, d’autres intervenants, parfois psychologues, travaillant dans une structure médico-sociale ou une association interviennent dans les collèges ou les lycées pour « écouter les jeunes, prendre soin de leur santé mentale », ce que les PsyEN n’auraient pas le temps de faire faute de personnels en nombre suffisant. L’école n’étant pas une institution de soins, la thérapie en son sein ne devrait pas être à l’ordre du jour, aussi l’intervention de psychologues ou d’autres professionnels par l’intermédiaire d’association (MDA, ESJ, adultes relais dans le cadre des cités éducatives, APLEAT,...) interroge ? Les PsyEN ne sont-ils pas issus d’un Master 2 de psychologie, suivi d’une année de formation centrée sur l’approche du psychologue en milieu scolaire ? Or, celle-ci ne se limite pas au bilan psychotechnique !

La précarisation des recrutements qui fragilise la continuité de service :
Le nombre de postes vacants, faute de postes suffisants au concours, de retrait de postes sur le terrain (6 postes liés au nouveau schéma directeur des services d’Information et d’Orientation dans notre académie + la nomination des CT PsyEN) pousse l’administration à faire pression sur les PsyEN pour que tous les secteurs soient couverts.
Dans de très nombreux territoires, les DCIOs passent une bonne partie de leur temps à chercher des contractuels qui ne restent qu’un temps dans nos services attirés par de meilleures rémunérations et des conditions de travail plus satisfaisantes. Les équipes stables doivent alors s’adapter et consacrer une bonne partie de leur temps à former leurs collègues. Le suivi des élèves s’en trouve fortement appauvri.

Une formation continue pauvre :
Si la FSU souligne l’avancée en matière de formation pour les néo-titulaires et nouveaux contractuels, ainsi que la mise en place de GAP, elle revendique une offre de formation continue plus importante et spécifique à l’adresse des PsyEN, en plus des offres de formation inter catégorielles.
Le rectorat serait d’accord pour mettre en place un groupe de travail pour réfléchir au plan de formation des PsyEN EDA et EDO.

Les PsyEN questionnent de plus en plus le sens de leur travail :
Cette situation conduit les collègues à douter de l’intérêt de persévérer dans un métier dont les conditions d’exercice se dégradent, où ils ne sont pas reconnus et où leurs missions sont délibérément réduites. La mise en cause des liens entre développement psychologique et social, projection dans l’avenir et rapport aux études au profit d’une approche adéquationniste formation / emploi axée sur les métiers en tension portée par la région questionne sur le rôle de l’école et ses objectifs.
Les travaux en psychologie du travail montrent bien que l’exercice au quotidien d’activités dont le professionnel estime qu’elles ne correspondent pas à un travail de qualité finit par ruiner le sens que chacun recherche dans son métier et par atteindre la santé des personnels.

Invisibilisés, disqualifiés, épuisés par le manque de moyens humains et matériels, confrontés à l’entrée de multiples acteurs sur le champ de leurs missions, les PsyEN et les DCIO sont très amer.es.

La FSU demande un doublement des recrutements pendant les 5 prochaines années et la mise en place d’un service de psychologie de l’Education nationale de la maternelle à l’enseignement supérieur, distinct des professions médico-sociales. Ce service pourrait prendre appui sur le réseau des CIO rebaptisé Service local de psychologie de l’Education nationale.

Le Rectorat s’engage à faire le point avec les élus de la FSU à raison de 2 à 3 rencontres par an. Nous ne pouvons que saluer cette volonté de dialogue en espérant qu’elle sera suivie d’effets ! Nous y veillerons !