Non-Titulaires : « Cachez ces chiffres que je ne saurais voir... »
Lors de l’audience du 14 septembre au Rectorat, le SNES a demandé pour la troisième fois, depuis mai 2005, que soient communiqués les chiffres permettant d’évaluer le taux de chômage des non-titulaires de l’académie. M. Plaud, Secrétaire Général, nous a certes donné le nombre de contractuels réemployés à ce jour (254 contre 358 l’an dernier), mais nous attendons toujours de pouvoir rapporter ce chiffre au nombre de candidats à un poste.
Ce manque de transparence laisse entrevoir l’ampleur du gâchis et du scandale que représente la mise au chômage de centaines d’enseignants qui se sont investis et formés souvent au prix d’énormes sacrifices.
La résorption de la précarité selon le gouvernement Villepin-Sarkozy, c’est essentiellement une politique « au Karcher » contre l’emploi public : Supprimons !, voilà le mot d’ordre. Pour les non-titulaires, suppression de 2100 Equivalents Temps Plein, suppression de tout plan de titularisation, suppression de la moitié des concours internes... Et tant pis si les Rectoraux doivent appliquer de véritables plans sociaux contre leurs personnels, alors que leurs élèves connaissent des conditions d’études dégradées.
Notre académie, avec ses 312 suppressions de postes, subit de plein fouet les effets de cette politique.
Concrètement, on nous annonce une perspective de chômage total et de longue durée pour les contractuels en Lettres modernes, Anglais et EPS. Autres disciplines durement touchées : Education, Technologie, SVT, Génie mécanique, Electrotechnique, et Eco-gestion.
La situation des Maîtres-Auxiliaires est, dans certains cas, alarmante : au nom du « contractuel évitable », on exige de collègues MA qu’ils acceptent n’importe quel poste dans l’académie, y compris à 265 km de chez eux ! On leur demande d’assurer des heures de surveillance, y compris s’ils sont déjà profs dans l’établissement ! Nous sommes intervenus auprès de la DPE, pour dénoncer ces situations inadmissibles. N’hésitez pas à nous signaler toute dérive de ce genre.
Concernant le recours systématique à des vacataires, il semblerait que notre campagne pour l’abolition de la vacation ait porté quelques fruits : d’après une note de la DPE nationale, aucun vacataire ne doit être recruté tant qu’il reste des contractuels disponibles dans la discipline. La vigilance s’impose donc, notamment dans certaines disciplines comme Musique ou Arts plastiques.
Enfin, l’affaire du CDI, malgré la loi votée en juillet 2005, est loin d’être réglée : sans décret d’application ni circulaire, sans réponse du ministère à ses courriers, notre Rectorat considère (à juste titre) que cette loi n’est pas applicable à l’Education nationale. Pour sa part, le SNES, qui s’est opposé à cette loi, considère que ce type de contrat ne serait nullement une réponse au chômage massif subi par les non-titulaires et au maintien de la précarité dans notre secteur.
La seule réponse valable, c’est l’augmentation massive des postes aux concours et la mise en place d’un nouveau plan d’intégration dans les corps d’enseignants existants pour résorber réellement la précarité.
La seule réponse valable, nous devrons la faire entendre mardi 4 octobre dans nos établissements et dans la rue :
Non à la casse des emplois publics dans l’Education ! Ni chômeurs, ni précaires, titulaires !