Enfumages et diversions pour un programme d’éducation inégalitaire et de subordination, de précarisation et d’épuisement des personnels

mardi 5 septembre 2023
par  Julien JAFFRE

Lors de la conférence de presse du lundi 4 septembre 2023, nous avons transmis et explicité nos premiers éléments d’analyse sur la rentrée :

 

Effectifs par classe et éducation prioritaire

 

Le mode de calcul pour les effectifs par classe avec une base de calcul à 30 élèves classes plus une dotation
supplémentaire (APM) ne correspond pas aux besoins si on veut construire l’égalité du droit à l’éducation pour tous les élèves. ET encore moins pour les élèves de l’éducation prioritaire.

L’APM, dotation supplémentaire sensée permettre d’adapter la dotation à la spécificité de l’établissement, est 3,5 % de la dotation. Pourtant, la rentrée se fait avec une hausse de 64 élèves pour 1 division supplémentaire en éducation prioritaire.

Cette allocation progressive des Moyens ne permet pas de faire diminuer le nombre d’élèves par classe de
manière suffisante.

Les élèves de l’éducation prioritaire ont pourtant besoin de plus de moyens pour accéder autant que les autres
aux apprentissages scolaires.

Ils doivent donc être moins nombreux par classe : Moins de 20 élèves par classes pour le snesfsu et c’est loin d’être le cas.

Ces effectifs surchargés empêchent les personnels de faire correctement leur travail dans une ambiance de
classe sereine, rendent l’innovation pédagogique impossible ou inefficace.

 

BAC et calendrier annuel :

 

Les modifications du calendrier des épreuves sont une victoire et un soulagement : le ministère à entendu les professionnels que nous sommes et compris que les élèves avaient besoin de 3 trimestres de cours, d’appendre pendant toute l’année scolaire, afin de pouvoir réussir des épreuves de spécialités tout en gardant un minimum de sérénité pendant toutes l’année scolaire.

Il reste encore à faire du Baccalauréat le premier grade universitaire donnant le droit d’accès pour tous les bachelier-es à la filière de son choix...Donc suffisamment d’université et de places à l’université pour tous les élèves.

 

Il n’y a pas de savoirs fondamentaux :

 

Tous les apprentissages scolaires, de toutes les disciplines font partie d’un tout qui permet l’acquisition et le partage d’une culture commune entre toutes et tous.

Parler de fondamentaux correspond à une faible ambition pour tous les élèves, justifiant par exemple, la suppression de l’enseignement de technologie en 6e, permettant des « économies », des baisses de cotisations et d’impôts pour les riches propriétaires de moyens de productions et construisant une éducation à plusieurs vitesses.

Nous considérons que l’enseignement de la technologie est une nécessité de notre société actuelle afin que tous nos élèves apprennent ce dont ils ont besoins pour décider de l’avenir technologique de notre société et de pouvoir y participer.

Les savoirs fondamentaux, c’est un choix d’enseignement inégalitaire, dans lequel tous doivent apprendre à lire, écrire, compter, des fonctions soit disant basiques, et puis ensuite certain-es s’arrêteraient là pour aller en apprentissage (à partir de 14 ans dans certaines prises de positions macronniennes de jupiter) et puis
au travail, tandis que d’autres, continueraient un peu des études au lycée, et d’autres encore moins nombreux-es feraient des études supérieures dans les grandes écoles ou à l’université. C’est une image rétrograde de la scolarité. On dirait les années 50.

Notre ambition est que tous nos élèves partagent un même destin scolaire qui leur permettent d’acquérir une culture commune et d’avoir accès aux études supérieures.

Et les apprentissages se font lors de cours en groupes classe, avec leurs professeur-es enseignant les savoirs disciplinaires et organisant l’aide, le soutien, les devoirs, pendant le cours.

Les dispositifs annexes comme des groupes de soutien et d’approfondissement qui ne sont pas des heures de cours, ou l’accompagnement aux devoirs ont déjà fait la preuve de leur faible impact (voir nul) sur l’apprentissage des savoirs scolaires.

 

Approfondissement/soutien math français :

 

Ces horaires supplémentaires qui ne sont pas des heures de cours, sont obtenus par la suppression de cours d’enseignement de technologie en 6e.

Ces séances ne suivent pas la progression du cours de l’enseignant de la classe qui est responsable de l’enseignement du programme de maths de 6e.

Il s’agit de groupes de niveau et ou de compétences, des élèves de différentes classes mélangées.

En classe entière si pas de professeur des écoles volontaire pour s’épuiser au travail.

Les bons élèves vont approfondir pendant que les élèves plus en difficultés vont être soutenus. On va donc conserver voire aggraver l’hétérogénéité des classes dans chaque classe.

 

Devoirs faits 6e : Accompagnement aux devoirs

 

C’est une brique de 24h dans le pacte enseignant qui prévoit d’augmenter la charge de travail des personnels en échange de rémunération supplémentaire (retour à une musique sarkozienne du épuiser plus les personnels ).

- 1 h de plus pour les 6e...mais pas pour des apprentissages en cours.

L’aide aux élèves, même pour les devoirs, doit être faite en classe pour que cela soit efficace pour les apprentissages scolaires. Sinon cela n’améliore pas vraiment les résultats scolaires des élèves.

Cela permet d’améliorer parfois le climat scolaire mais pas les résultats des élèves dans leurs apprentissages.

Organisé par groupe de besoins, en modulant des effectifs...Si c’est possible !!! Sans moyens supplémentaires plus pour le faire avec l’intervention des AED, des cpe… qui sont déjà débordés par leurs propres missions.