Déclaration des élus snes à la CAPA co-psy du 22 juin 2010

mercredi 23 juin 2010
par  Sylvie Berger

Après la tentative de transférer les services d’information et d’orientation aux régions en 2003,

Après la baisse drastique des recrutements (-80%) depuis 2005,

Après les nombreux rapports remettant en cause le travail des copsy et des CIO sans de vraie analyse sur les dysfonctionnements de l’orientation (procédures, capacités d’accueil…),

Après le transfert aux enseignants d’un certain nombre de tâches d’aide à l’orientation (entretiens d’orientation en 3e, 2de 1re et terminale) depuis 2007,

Après l’adoption de la loi sur l’orientation et la formation tout au long de la vie de novembre 2009 qui prévoit d’une part d’intégrer les Conseillers d’Orientation-Psychologues et les directeurs de CIO dans le « grand service public d’orientation tout au long de la vie » regroupant le pôle emploi, les missions locales et les antennes du CIDJ et d’autre part la labellisation d’organismes privés leur permettant de pénétrer dans les établissements scolaires en lieu et place des services de l’EN dont c’est la mission,

Après le désengagement de certains Conseils Généraux dans le financement des CIO (exemple dans le Cher en février et de nouveau dans l’Indre et Loire),

C’est une réécriture des missions des conseillers d’orientation-psychologues qui est engagée par le Ministère avec une remise en cause des statuts et du titre de psychologue. En effet les co-psy interviendraient en tout premier lieu auprès des élèves à besoin éducatif particulier : handicapés, primo arrivants, élèves en grande difficulté. Ils deviendraient des conseillers techniques (expert) auprès des chefs d’établissement et les aideraient à la mise en place de tous les dispositifs concernant l’orientation.
Dans ce texte tout ce qui fonde le métier de copsy : « l’aide à l’adaptation, l’observation continue, la contribution à la réussite scolaire » n’apparaît plus.
Et le temps dégagé dans les établissements scolaires serait réinvesti dans la réponse téléphonique sur les plates formes prévues à cet effet !!!

Les quelques modifications apportées au texte depuis le 5 mai ne nous rassurent en rien et le Ministère a enfin dévoilé ses véritables intentions lors du dernier groupe de travail le 18 juin : il s’agit bien de modifier l’article 2 du statut en produisant un texte réglementaire.
D’autre part il s’agit d’étendre l’activité des copsy aux prestations fixées pour le service d’orientation tout au long de la vie alors que leurs missions actuelles sont perçues comme trop nombreuses et trop larges. Mais le Ministère n’est pas à une contradiction près puisqu’il considère la question de l’orientation comme centrale et qu’il maintient les recrutements de copsy à 50 depuis 2005 alors que ce sont entre 250 et 300 copsy qui partent à la retraite chaque année !

Dans un contexte où les critères de labellisation ne sont pas connus, où la mise en place du Service Dématérialisé fait encore l’objet d’âpres tractations entre ministères, est-il raisonnable de prêter la main à ces transformations radicales de notre métier et de nos CIO ? Car ce qui sera « sauvé » pourra t-il encore porter le nom de CIO après la procédure de labellisation ? Combien restera t-il de sites ? De quel métier s’agira t-il au bout du compte ? Quelles conséquences y aura-t-il à très court terme sur notre recrutement et notre formation ? Quelles garanties aurons-nous que les directeurs seront toujours bien issus du corps et ne verront pas leur rôle limité au contrôle des personnels et à l’imposition des nouvelles missions ? Que restera t-il de L’ONISEP comme service public alors que déjà une privatisation rampante se met en place et que les co-psy de l’ONISEP sont menacés d’être absorbés par le GIP ?
Enfin que se passera-t-il dans notre académie en 2010/2011 : des CIO seront-ils supprimés ? Des antennes seront-elles supprimées ? Y-a-t-il une réflexion déjà engagée sur les critères de labellisation ? Si oui lesquels ? Tous les postes vacants seront-ils couverts ? Comment seront formés les contractuels ?

Pour le SNES, l’orientation doit être un instrument de la démocratisation de l’accès aux études et du développement de la personnalité de chaque élève. La question de l’orientation scolaire ne peut être calquée sur la recherche d’une orientation professionnelle pour les adultes. La FSU a fait des propositions dans le sens d’un renforcement du rôle des services publics de l’EN y compris dans le champ de la formation continue.

Mais cette nouvelle conception de l’orientation qui n’est pas la notre s’inscrit dans un choix d’une école et d’une société qui ne sont pas les nôtres.

C’est pourquoi Jeudi 24, nous défendrons une conception de la solidarité intergénérationnelle en faisant grève pour le maintien de la retraite par répartition avec d’autres financements et en exigeant un retrait du projet de réforme proposé par ce gouvernement.