Sur la « prime aux méritants » (voir l’article précédent pour plus de détails), le Conseil Général d’Eure et Loir revient sur sa parole, essaie de passer en force pour imposer son point de vue et s’immiscer dans la vie des collèges.
Alors qu’il s’était engagé lors du CDEN du 10 mai 2004 à consulter les Conseils d’Administration des collèges pour soumettre sa proposition d’une récompense de 100 euros aux deux élèves les plus méritants de chaque classe de 4e, le Conseil Général s’est adressé le 7 juin directement par courrier aux chefs d’établissements pour leur demander de faire désigner par les conseils de classes les lauréats.
La FSU et le SNES s’étaient déjà élevés contre cette récompense : la mise en compétition des élèves autour d’une somme de 100 euros ne permettra en aucun cas de résoudre la question de l’échec scolaire et risque de dégrader le climat dans les établissements.
Non contents de proposer des solutions inadaptées et inefficaces, les élus de la majorité du Conseil Général sont prêts à revenir sur leur parole et à s’asseoir sur la concertation pour imposer leur point de vue.
Cette situation illustre de façon éclairante les dangers de la décentralisation que la FSU a toujours dénoncés : la soumission de l’école et de ses agents aux agissements les plus contestables des élus locaux et ce au détriment des élèves.
S’il souhaite véritablement lutter contre l’échec scolaire, pourquoi le Conseil Général ne réclame-t-il pas au gouvernement les moyens humains qui manquent cruellement aujourd’hui dans les collèges d’Eure et Loir ?
Champhol, le 10 juin 2004.
Dernière minute : le Conseil général demande aux établissements scolaires de lui fournir les noms et les coordonnées personnelles des élèves « lauréats ». On ne voit pas bien en quoi cela va contribuer à la lutte contre l’échec scolaire, en revanche, en voit fort bien quelles mises en scène médiatiques cela peut permettre.
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