Il faut mener une campagne en direction des parents, de l’opinion !
Si l’on traduit le discours technocratique que nous tiennent les responsables du rectorat, cela donne à peu près ceci :
L’académie est un mauvais élève, elle n’est pas assez performante, elle n’a pas réussi à atteindre les résultats escomptés. Elle dispose cette année indûment d’environ 150 postes de trop, parce qu’elle a accueilli à la rentrée moins d’élèves que prévu (moins 1865 par rapport aux prévisions). Elle doit donc rendre ces postes. Le rectorat a fait preuve dans ses prévisions d’un « excès de volontarisme » en ce qui concerne les poursuites d’études des jeunes. Il convient d’en revenir, « sans malthusianisme », à des prévisions plus raisonnables. On « accompagnera » les tendances constatées, avec toutefois un coup de pouce (« un effet de majoration volontaire ») sur les entrées en Seconde.
Or ces « tendances » sont toutes dans le rouge : taux de sorties précoces à l’issue du collège, élèves sans solution à la rentrée, poursuites d’études en LP et en lycée, décrochages en cours de cursus, etc.).
Derrière la baisse des effectifs, qui sert à justifier aux yeux de l’opinion la diminution des moyens, on voit bien qu’il y a des choix de renoncement pour les jeunes les plus fragiles, qu’on abandonne à leur sort. Au lieu de créer les conditions de la réussite de tous, on prend prétexte des difficultés d’une partie d’entre eux pour supprimer encore davantage de postes, et dégrader les conditions de travail et d’emploi des personnels.
Réponse du recteur à notre dénonciation de ces choix : prouvez-nous que la diminution des moyens entraîne une baisse des résultats. Chiche ? !
Quelques citations du constat des résultats de l’orientation à la rentrée 2007 (document rectoral du CTPA de novembre 2007)
– « Le collège connaît une très forte baisse des taux de redoublement en 6e et 4e au profit d’un plus fort passage vers une 5e privée dans le premier cas, au profit d’un meilleur passage vers la classe supérieure dans le second. En 5e le redoublement enregistre une hausse après 12 ans de baisses consécutives et augmente pour la 3e année de suite en classe de 3e. Ce niveau 3e connaît une nouvelle baisse des poursuites de scolarité vers les formations Education nationale publiques.
En effet, pour la deuxième année consécutive la diminution du passage en BEP s’ajoute à une nouvelle baisse de l’orientation en lycée (52,1% pour 52,8% en 2006) »
– « Les sorties en fin de 3e augmentent dans tous les départements, excepté le Cher. »
– « L’orientation vers l’enseignement professionnel décroît en moyenne académique »
– « L’orientation vers la 2de GT diminue également (-0,65pt) »
– « la classe de Seconde a pâti de la forte baisse des orientations en provenance de 3e, accentuée par une forte baisse du redoublement : au total, il y a 677 élèves de moins que l’an passé en classe de Seconde »
– « La classe de 1re a triplement souffert :d’un redoublement moindre qui s’est fait au profit de sorties plus élevées, d’une moindre orientation post-BEP vers la classe d’adaptation et enfin d’une orientation des élèves de Seconde qui n’a pas retrouvé le dynamisme attendu »
Seul constat positif, les poursuites post-BEP :
« En fin de BEP le passage vers le baccalauréat professionnel croît à nouveau et l’orientation vers une Première d’adaptation est à nouveau en baisse. Au global, la poursuite post-BEP progresse et atteint 50% »
Cela n’a pas empêché le Recteur de fermer plus de 80 BEP, remplacés par un Bac pro en trois ans, au détriment de la poursuite d’études des élèves les plus fragiles, qu’un parcours BEP+Bac pro en 4 ans confortait, et encourageait ensuite à préparer un BTS !
Voir l’article pages 3 et 4 de notre bulletin académique n°183 intitulé « voie professionnelle, voie technologique »