Nous siégions, avec la FSU, ce mardi 10 octobre au premier Comité Social d’Administration académique de l’année pour porter la parole des personnels.
Salaires & traitements
La première priorité était celle des salaires qui n’ont pas été entièrement versés à la date prévue pour tous les personnels, surtout contractuels. Ces problèmes inadmissibles de paies semble être la conjonction de sous effectifs chroniques dans les services (où la moindre absence se fait sentir sur le suivi des dossiers des personnels), de la mise en place de nouveaux logiciels de gestion qui ne sont pas finalisés et de quelques retards de transmissions de documents bancaires.
Nous avons ensuite rappelé que la revalorisation promise était toujours attendue, la successions de primes n’est pas une revalorisation de nos traitements et le frétillement du point d’indice est loin d’être suffisant pour contrebalancer l’inflation. Le Pacte est encore moins de la revalorisation puisque c’est du travail supplémentaire qui contribue à affaiblir notre statut et qui met à mal nos collectifs de travail, en particulier via les RCD dans les établissements.
Le rectorat ne peut pas encore faire un bilan du pacte, même si le ministre ne se gêne pas pour donner des chiffres : un bilan devrait nous être donné mi-novembre.
Collège
Le collège est au cœur d’une vaste réforme qui ne dit pas son nom : suppression de la technologie et nouvelle sixième, découverte des métiers dès la cinquième, multiplication des évaluations nationales, mise en place de 2 heures de sport supplémentaires par semaine, et peut être prochainement des groupes de niveau en maths et français pour faire exploser le groupe classe ... Sur le terrain, les pressions sur les collègues sont déjà omniprésentes et les modalités de mise en place très variables. Dans ce contexte les enseignant
es de technologie se sentent d’autant plus dévalorisé es. Pour la FSU la technologie est indispensable à la culture technologique et scientifique des élèves dès la 6e.Lycée & bac
L’enquête sur la réforme du lycée que l’inspection générale a menée sur l’année scolaire 2022-2023 donne une preuve supplémentaire du désastre que la FSU annonçait depuis longtemps déjà. Les effets délétères des réformes sont méthodiquement décrits : perte de sens du métier chez les enseignant
es, disparition du collectif de travail, emplois du temps de mauvaise qualité, inflation des notes dans le cadre du contrôle continu, stress et dégradation de la santé mentale des jeunes. Les CPE, les assistantes sociales, les infirmières scolaires et les psychologues de l’Education Nationale sont d’ailleurs en nombre bien insuffisant pour répondre à ce mal être de la jeunesse. C’est pourquoi la FSU continue de demander l’ouverture de postes sur ces différentes catégories de personnels.Dans les lycées, les préconisations vont dans tous les sens, de l’innovation à l’autonomie en passant par les scénarios de refonte du calendrier des examens et le renforcement du pilotage de l’évaluation par le chef d’établissement. Après de tels constats, il semble pourtant bien difficile d’envisager autre chose qu’une refonte totale de l’organisation des enseignements et de l’examen du bac. La FSU réclame la mise en place de mesures transitoires pour cette année pour pallier l’urgence. En priorité, il faut garantir le maintien des allègements de programme de spécialité, un calendrier des épreuves qui intègre les contraintes de la charge de travail incombant aux correcteurs et correctrices, examinateurs et examinatrices, cumulant les convocations, en particulier en Lettres et en Philosophie, et un changement des modalités du grand oral qui acte réellement le recentrage sur les disciplines scolaires, notamment sur le projet dans la voie technologique.
Les urgences sur les programmes de spécialités et le calendrier du bac seront remontées au ministère mais ne semblent pas encore bien comprises.
Un bilan des heures affectées aux mathématiques obligatoires en première a été donné, pour toute l’académie : 202.5HP (en moyenne 4h par lycée).
Temps de travail et formation continue
Toutes les études, dont celles du ministère, le confirment : les personnels sont épuisés, perdent le sens de leur métier sous l’avalanche des injonctions, demandent du temps et des espaces de concertation sur le temps de service. Qu’à cela ne tienne ! Le ministre Gabriel Attal milite pour une augmentation de notre temps de travail et souhaite, avant une généralisation à la rentrée 2024, que 50 % de la formation continue soit assurée cette année hors face-à-face pédagogique avec des formations ou des webinaires le soir, le mercredi après-midi et pendant les vacances scolaires. Pour la FSU, la formation continue doit répondre aux attentes des collègues, concepteurs et conceptrices de leur métier, en mêlant étroitement recherche universitaire et réalités de la classe, sans jamais imposer « de bonnes pratiques ». Elle doit se dérouler sur le temps de service sans aucune obligation de rattraper des « heures perdues », puisque les personnels en formation sont bel et bien déjà au travail.
Les pressions présidentielles et ministérielles font effet à tous les échelons des cadres de l’EN, les absences pour formation continue sont minoritaires (moins de 8% des journées d’absence) c’est donc bien une lutte idéologique qui est menée pour l’augmentation de notre temps de travail et la disparition de la formation continue.
Le recteur nous répète, à chaque instance depuis la rentrée, comme un aveu d’impuissance sur les besoins en personnels de toutes les catégories : « il manque de tout ».
Part variable REP+
Elle a été payée aux personnels d’enseignement et d’éducation en août dans les départements 18, 28, 36 et 41. Elle sera versée en octobre pour les collègues du 37 et du 45.
Elle sera versée aux AED et AESH en novembre 2023.
Ces différences seraient en partie dû à un échelonnement des retours et à l’important temps de saisie des informations.
TZR
Nous sommes intervenu
Les TZR ne peuvent assurer des RCD (hors volontariat) que s’ils ne dépassent pas leur obligation réglementaire de service. Pour la FSU un RCD dans ces conditions doit donner lieu à un arrêté rectoral, cependant le rectorat a pour le moment une lecture différente et laisse la main aux chef fes d’établissement pour ces affectations de moins de 15 jours. Ceci ne signifie pas pour autant que vous n’avez pas de droits : il faut toujours faire valoir vos 48h de délai pédagogique si vous en avez besoin !
CIO
Des CIO sont toujours sans locaux (parfois depuis plusieurs années), nous avons réaffirmé l’urgence de conditions de travail dignes pour ces personnels.
Un bilan des action en cours leur sera transmis, des visites de bâtiments d’État ont déjà été réalisées et se poursuivent.
UPE2A
Nous avons demandé un bilan du nombre d’élèves allophones nouvellement arrivés en France dans les dispositifs UPE2A. L’afflux de migrants et d’élèves se poursuivant, nous avons demandé de nouvelles ouvertures d’UPE2A en plus de celle du collège de St-Doulchard (18). Nous avons dénoncé la circulaire concernant la rémunération des coordonateur-rices qui leur impose des parts fonctionnelles du PACTE. Enfin, nous avons rappelé que pour le SNES et la FSU, un-e coordonnateur-rice d’UPE2A doit être affecté-e à temps plein dans les établissements (cela nécessite la bagatelle de 500HP qui leur a été retiré il ya maintenant 4 ans de cela).
Pour le rectorat, les UPE2A peuvent accueillir entre 18 et 22 élèves sans problème (sic ! ). Ils mènent une réflexion autour de l’affectation à temps plein des coordonnateurs (ce qui serait une belle victoire).