Ce CAEN se tenait le 22 mars puisque le quorum nécessaire n’avait pas été atteint lors de la première réunion le 08 mars.
Par trois fois, la FSU a essayé d’obtenir des réponses de la vice-présidente de la Région, Cathy Munsch-Masset, pourtant déléguée à l’éducation et à l’apprentissage, sur les 8 propositions de Régions de France.
Elle a à chaque fois soigneusement évité de répondre, finissant par nous dire d’écrire directement à François Bonneau, président de région. Cette absence de réponse montre bien la gêne ressentie face aux questions pertinentes de la FSU. Nous dénonçons ce déni de démocratie pour les citoyennes et citoyens, et l’absence de dialogue avec les partenaires sociaux dans cette instance
Extraits des questions à ne pas poser à la Région, issues de nos déclarations :
Déclaration liminaire :
"les représentant-es de la FSU sont particulièrement inquiets. Ils le sont d’autant plus qu’ils ont découvert récemment les orientations portées par « Régions de France » (dont le président de notre région est aussi le président délégué), concernant le Service Public d’Éducation et les établissements scolaires. Les 8 propositions aux candidats à la présidentielle éclairent la lecture de ces deux documents qui ont tendance à ignorer les objectifs de la formation initiale scolaire en leur substituant ceux de l’apprentissage.
Ses propositions telles que :
– le transfert de la carte des formations de l’enseignement général et technologique et du post-Bac, le renforcement de l’alternance au lycée professionnel, l’aménagement des contenus de formations
– la présidence des CA par un chef d’entreprise
– la régionalisation de l’orientation scolaire
– la mise en cause du statut de fonctionnaire et le développement de la précarité
sont inacceptables et de nature à remettre en cause le principe d’égalité d’accès des jeunes à la formation initiale sur l’ensemble du territoire, puisque celle-ci dépendrait de plus en plus des politiques régionales et des besoins des entreprises locales.
Plus globalement, les huit propositions se coulent dans un libéralisme forcené, avec la volonté de restreindre le rôle de l’État à la portion congrue et visent – sans démarche démocratique – à transformer le pays en une fédération de régions, c’est à dire, n’ayons pas peur des mots, en une République fédérale à la française. Rappelons ici que la seule fois où le peuple a été consulté sur la régionalisation, c’est le « non » qui l’a emporté.
Déclaration sur la carte des formations :
"C’est d’autant plus préjudiciable cette fois qu’il s’agit d’orientations définies jusqu’en 2020 et que la formation sous statut scolaire y est mise au service des nouvelles compétences économiques de la région, alors que ce n’est aucunement le rôle du Service Public. Aucune référence à la loi de refondation de l’Ecole, qui a disparu du document depuis l’an dernier, par contre nous lisons que les orientations devraient s’inscrire désormais dans le cadre du SRDEII et par anticipation dans celui d’un CPRDFOP qui est en cours de rédaction et n’a donc aucune existence légale.
Ces orientations imposent arbitrairement d’ajuster les objectifs de la formation scolaire sur ceux de l’apprentissage"
Déclaration sur le CPRDFOP (Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l’Apprentissage) :
"Sur ce plan, la FSU souhaite mettre en garde solennellement les partisans du développement de l’apprentissage sans restriction.
Sauf à nous démontrer le contraire, les conditions ne sont absolument pas réunies actuellement pour le promouvoir sans risque pour certains jeunes. Ne serait-il pas logique et prudent de commencer par se donner les moyens dans le contrat de trouver les remèdes à ces discriminations et au volume des ruptures ? C’est prendre une énorme responsabilité que de multiplier les moyens de les pousser par des campagnes quasi permanentes vers cette voie. Ces problèmes ont-ils des chances d’être résolus au plus tard à l’échéance des 6 ans du contrat ? L’état actuel du document permet d’en douter.
C’est prendre une énorme responsabilité également que d’appauvrir les LP dans le même temps, de ne pas y créer les places nécessaires alors que la demande explose, de préférer financer l’apprentissage, de moins en moins coûteux pour les entreprises, mais de plus en plus pour le contribuable, et nettement plus que le coût des formations sous statut scolaire."