Communiqué de presse de la FSU 28
La FSU 28 a pris connaissance par la presse du tableau comparatif des performances des lycées de l’académie et en particulier de l’Eure-et-Loir, rendu public par Monsieur le Recteur. Elle tient à exprimer sa réprobation devant les principes, les objectifs et les méthodes qui président à cette publication :
- Sur les principes, cette spectaculaire mise en concurrence des établissements est contraire au fonctionnement théorique du service public, fait d’égalité et de complémentarité, et avantage ipso facto les lycées privés qui n’ont pas les mêmes contraintes dans leurs missions. Que le Recteur s’empresse de dire qu’ « il ne s’agit pas de stigmatiser tel lycée » est pur sophisme dès lors qu’on sait pertinemment l’usage démagogique et élitiste (c’est la même chose) que l’opinion peut en faire.
- Sur les objectifs, si on doit effectivement chercher à obtenir partout les meilleures performances, la perspective de « contrats d’objectif » évoquée par le Recteur ne tient évidemment pas compte des difficultés inhérentes à une académie et surtout à un département peu attractifs sur le plan de la formation et de la culture (même si le Recteur n’en est pas lui-même responsable), où finalement les lycées de centre ville, fréquentés par la bourgeoisie locale, parviennent toujours à tirer leur épingle du jeu.
- Sur les méthodes, on pourra toujours critiquer la pertinence des critères d’évaluation ; mais surtout, le problème est de savoir à qui s’adresse ladite évaluation. Si c’est aux usagers, on peut constater que l’effet obtenu, sinon recherché, est la mise en concurrence évoquée ci-dessus. Si c’est aux personnels, les fonctionnaires chargés en permanence d’évaluer leurs élèves savent et tiennent à rappeler qu’il n’est pas d’évaluation fiable et a fortiori efficace si on n’est pas soucieux d’en justifier à chaque étape (et si possible en préalable) les finalités, les méthodes, les limites. Le moins qu’on puise dire est que jamais les personnels n’ont été informés, a fortiori consultés dans cette affaire. La démocratie dans le système éducatif a encore beaucoup à apprendre.
Monsieur le Recteur montrera-t-il l’exemple ?