Avis aux enseignants
actuellement notés par leurs chefs d’établissement :
Nous avons eu connaissance d’étranges pratiques mises en oeuvre par des chefs d’établissement dans la procédure de notation administrative : dans un collège du Loiret, par exemple, les collègues ont été invités à remplir une « fiche d’évaluation annuelle », pour exposer leurs « bilan et perspectives », en répondant à diverses questions portant sur « leurs projets et dossiers en cours ou réalisés », « leurs objectifs », leurs « axes de développement et de progrès », et « l’évolution professionnelle et personnelle envisagée ».
Cette fiche donnerait lieu à un « entretien annuel », avant l’opération de notation accomplie par le Principal.
Les collègues de ce collège ont réagi collectivement, en refusant de rendre cette fiche et de se soumettre à un tel entretien. Ils ont fait savoir au Principal qu’ils étaient à la disposition de leur IPR pour tout entretien de nature pédagogique.
Même si ce cas paraît encore isolé, il révèle cependant une application zélée de consignes ministérielles visant à la mise sous tutelle pédagogique des enseignants par les chefs d’établissement, avec une logique managériale d’auto-évaluation et de pression par rapport à des objectifs, directement issue des DRH d’entreprises.
Nous rappelons aux collègues que de telles pratiques sont (encore...) anti-statutaires : le statut prévoit l’évaluation annuelle de la valeur des personnels et non un entretien avec bilan et perspectives (prévu il est vrai dans d’autres statuts, comme celui des ATOS).
Si le chef d’établissement vous convoque à un entretien préalable à la signature de votre note administrative, vous êtes en droit de refuser toute logique d’auto-évaluation et toute question de nature pédagogique.
Vous êtes en droit de demander à prendre connaissance du projet de notation avant toute discussion, car ce sont les trois « pavés » (ponctualité/assiduité - activité/efficacité - autorité/rayonnement), et eux seuls qui doivent déterminer cette note, et non la teneur de l’entretien.
Alertez les collègues autour de vous à ce sujet, et prévenez-nous en cas de dérives constatées, afin que nous intervenions auprès du Rectorat.
Pensez aussi à la réaction collective des équipes (délégations auprès du CE, lettres de refus...)