Lettre de rentrée

jeudi 13 septembre 2018

Vous trouverez ci-dessous la lettre de rentrée du SNES-FSU Loiret. N’hésitez pas à la télécharger afin de l’afficher sur le panneau syndical de votre établissement !

Notre ministre continue à cultiver les effets d’annonce, sans véritablement se donner les moyens d’agir sur les vraies difficultés du contexte éducatif actuel. Pourtant, les professionnel-le-s que nous sommes les identifient parfaitement et ne cessent de les dénoncer, sans être écouté-e-s ou concerté-e-s. Notre ministre préfère les effets d’annonce cosmétiques à une politique de progrès réels et de consolidation. Ainsi, derrière le dédoublement des classes ZEP du primaire se cache l’alourdissement des effectifs dans les autres écoles (classes à 27, soit deux points au-dessus de la moyenne européenne). Derrière le rétablissement des classes bilingues et des langues anciennes, se cache une absence totale de rétablissement des moyens afférents, obligeant les établissements à le financer sur leur marge d’autonomie. Derrière la réforme du lycée se cache une saignée de 2700 postes dans le secondaire, alors qu’un pic démographique s’annonce à partir des toutes prochaines années (cohorte née entre 2006 et 2012, soit une augmentation de 130 000 élèves au lycée !).

Après le traumatisme de la réforme des collèges, c’est au tour du lycée d’être mis à mal : les professeurs principaux croulent sous les tâches et se voient propulsés remplaçants, au pied levé, des anciens conseillers d’orientation devenus « seulement » psychologues. Les collègues disposant d’un accompagnement personnalisé avec leur classe en seconde, devront également y consacrer une bonne partie de leurs heures. En outre, ils devront attendre que leurs élèves passent des tests en ligne pour mettre en place des « remédiations ». L’enseignant n’a ainsi plus la main pour employer ses heures. Il ne conçoit pas, il exécute une commande institutionnelle. Insidieusement, on voit comment la vision caricaturale de l’activité d’enseignement, perçue comme une superposition de « compétences » à faire acquérir aux élèves, infuse aussi dans le secondaire.

La réforme du baccalauréat implique, par ailleurs, une refonte des programmes pour 2019, pas même commencée à l’heure actuelle, tandis que les universités peinent, de leur côté, à définir les prérequis qui permettront aux lycéen-ne-s de choisir leurs parcours en classe de première.

Cette impréparation manifeste en dit long sur la façon dont le ministère méconnaît le travail des enseignant-e-s : il est de plus en plus difficile d’accompagner les élèves vers leur réussite, au milieu de tout ce flou et de cette multiplication des injonctions, cachant mal l’improvisation générale ! Notre métier est ainsi de plus en plus « empêché », et seule une réflexion collective pourra nous en faire retrouver le sens, par delà le formatage caricatural que lui impose une logique économique purement libérale !

Le SNES–FSU considère que la transmission disciplinaire doit rester le cœur de notre activité. C’est cette vision de l’enseignement que nous défendons. Comme chaque année, nous serons là, pour vous aider à faire respecter notre métier et à défendre nos conditions de travail.

Enfin, à l’heure où le paritarisme est si fortement menacé, nous comptons aussi sur votre soutien indispensable, pour les prochaines élections professionnelles qui nous attendent à partir du 26 novembre 2018, et dont nous vous reparlerons. D’ici là, bonne rentrée !

Le secrétariat du SNES-FSU LOIRET (45)