Communiqué de la délégation des personnels d’éducation en grève du vendômois, reçue par le député de Loir et Cher, M Maurice Leroy (UDF).
Une délégation des personnels d’éducation en grève du vendômois a été reçue vendredi 30 mai par le député du Loir et Cher, Mr Leroy. Au cours de l’entretien, ils ont pu exposer leurs inquiétudes et leur opposition raisonnée au projet de décentralisation et au plan Fillon sur les retraites.
Aux premières craintes exprimées, sur le transfert d’une partie des personnels de l’équipe éducative et sur la modification voire la remise en question des fondements de l’Education Nationale, M le député a répondu être d’accord avec nous : la présence de jeunes adultes dans les établissements pour encadrer et écouter les élèves est nécessaire et le statut nouvellement créé d’ « assistant d’éducation » ne répond pas à ce besoin, sans compter qu’il supprime pour les étudiants de famille modeste la possibilité de financer leurs études dans de bonnes conditions. Plus globalement, M Leroy se dit pour la décentralisation et affirme, comme M Donnedieu de Vabre (porte-parole de l’UMP) que le transfert de personnels projeté apportera plus de proximité et renforcera la présence dans les établissements de ces personnels, affirmations que les conseillers d’orientation-psychologues, les médecins scolaires, les assistants sociaux, les TOS (techniciens ouvriers spécialisés) contestent fermement depuis des mois. La délégation a souligné que l’Etat ne peut définir les missions des personnels transférés et financés par les collectivités territoriales : nul n’a la garantie du maintien de leurs missions auprès des élèves. C’est déjà clairement le cas pour les conseillers d’orientation-psychologues, disparus de la circulaire de rentrée 2003.
Devant les remarques et les questions formulées par les membres de la délégation au sujet du financement des personnels transférés, M. Leroy, qui s’est déclaré contre la baisse de l’impôt sur le revenu, a affirmé qu’il serait effectivement très « vigilant » quant aux dérives possibles que la délégation a évoquées (inégalités au sein des régions et entre régions, pressions des entreprises privées,...comme c’est déjà souvent le cas dans les écoles primaires et maternelles), n’allant pas néanmoins jusqu’à préciser s’il s’opposerait au projet au cas où ces financements ne seraient pas garantis.
Dans le cadre du lent processus de désengagement de l’Etat, le projet de réforme des retraites tel qu’il est imposé par M. Fillon rencontre le plein accord de M. Leroy, qui a admis d’emblée que nous ne nous entendrions pas sur ce point. Il s’en est tenu aux thèses gouvernementales d’une unique solution. Nous lui avons alors rappelé que le rapport du Conseil d’Orientation sur les Retraites (COR) confirme que « pour garantir la solidité financière, il existe une palette de moyens mobilisables » et détaille ces derniers (p218 et suivantes, http://www.cor-retraites.fr, rapport décembre 2001).
M. le député est revenu à plusieurs reprises sur le fait que, dans les deux domaines de la décentralisation et du régime des retraites, la méthode employée par le gouvernement est plutôt « désastreuse ». Nous avons tenu à rappeler qu’au-delà de la forme, c’est véritablement sur le fond que les personnels d’éducation mobilisés sont en désaccord.
Au demeurant, au terme d’une discussion d’une heure et demi, chacun est resté sur ses positions quant au choix de société qu’impliquent ces deux réformes. Les personnels de l’Education Nationale estiment qu’il y a urgence à engager de réelles négociations et à débattre de ces choix sur la base d’informations objectives.