Boycott du Comité Technique Paritaire Académique du 21 mars au Rectorat, contre les transferts de personnels aux régions et aux départements
La FSU, le Sgen-CFDT, l’UNSA Education, ont présenté une déclaration commune (voir ci-dessous) ; une conférence de presse a permis de rappeler l’importance des missions des personnels concernés par ces transferts, leurs conséquences désastreuses pour le service public d’éducation. Une délégation a été reçue à la Préfecture.
DECLARATION FSU - UNSA Education - Sgen-CFDT
CTPA DU 21 MARS 2003
Sans concertation, Monsieur RAFFARIN vient, à Rouen, de trancher sur l’avenir du Service Public d’Education : l’équipe éducative va éclater vers les collectivités locales.
Mensonge et passage en force tiennent lieu de dialogue social.
Ce transfert massif de personnels n’ira pas sans transfert de charges et donc d’impôts, mais au delà, c’est la qualité et la cohérence de l’action éducative qui est en jeu. L’égalité entre les établissements, les départements, les régions, ne sera plus assurée.
Ne nous faisons aucune illusion, les collectivités en charge de ces personnels voudront définir leurs tâches à partir de leurs objectifs et de leurs besoins.
Les projets de décentralisation aboutissent à terme au démantèlement des services, à la remise en cause des missions des personnels ATOSS et au risque de privatisation de certains secteurs, comme la restauration et l’entretien des locaux. Quelle qualité, quel coût pour les usagers ? Des suppressions massives d’emplois. Les statuts remis en cause.
Le 80 Assistants de Service Social dans les établissements de l’académie ont eu 25 154 interventions, soit 14% d’élèves en difficulté. 719 d’entre eux étaient en danger.
Au delà du transfert des personnels, c’est l’existence du dernier service social de prévention pour les adolescents qui disparaît, alors que 40% des jeunes concernés ne sont connus d’aucun autre service social.
De même pour la santé à l’école, le transfert des médecins scolaires au département et le redéploiement des postes d’infirmières, dont le manque est criant, va dénaturer leurs missions spécifiques auprès des élèves :
– priver les élèves de l’écoute, des soins et du suivi prévus dans leurs missions.
– sortir les infirmières des établissements où elles étaient à temps complet.
La disparition des Conseillers d’Orientation Psychologues, c’est 40% des élèves de l’académie qui n’auront plus d’aide directe individualisée.
– pour s’informer sur les métiers, les filières, construire leur projet.
– pour les aider dans leurs difficultés, pour les écouter et les conseiller pour adapter leur parcours pour leur réussite scolaire.
– la mission de psychologue de l’éducation disparaîtrait, ainsi que le travail avec l’équipe pédagogique.
L’orientation et la formation professionnelle vont être sous responsabilité locale, liées aux besoins immédiats de la production, loin des besoins des jeunes, de leur formation individuelle et citoyenne.
La vie scolaire, surveillants, aides éducateurs, est aussi amputée et menacée.
Cela ne favoriserait pas le travail en équipe pluriprofessionnelle.
Cela détruirait le service de prévention et de suivi individuel des jeunes dans l’école.
Cela supprimerait l’aide dont les jeunes en difficulté ont besoin en permanence dans l’école pour leur réussite.
Ce serait un moins grand nombre de personnels pour l’encadrement des jeunes et des risques pour la vie scolaire et la sécurité.
La pénalisation des comportements, les mesures répressives, la psychiatrisation, se substituent à l’éducatif. Quelle égalité des chances ?