Qu’est-ce qu’un poste adapté ?
On peut déjà dire ce qu’il n’est pas : ce n’est pas un temps partiel pour les collègues dont la situation médicale rend le temps plein difficile, ce n’est pas non plus une mutation pour continuer à enseigner mais dans un établissement plus accueillant.
Mais c’est une solution, après un congé long le plus souvent, si la situation médicale est stabilisée et qu’on peut travailler à temps plein, une solution pour travailler malgré ses problèmes médicaux. Il faut donc être en mesure de travailler pour obtenir un poste adapté. Le but est soit de revenir à terme devant les élèves, soit de préparer une reconversion. De toute façon, le projet professionnel doit correspondre à l’état de santé du collègue.
Trois types de postes essentiellement : surtout vers le CNED ou l’administration, et parfois en surnombre dans un CDI. Mais dans ce dernier cas, ce n’est pas un galop d’essai pour passer le concours ou pour une reconversion professionnelle, car alors, c’est la mise en situation pour reconversion professionnelle ou le concours tout simplement qui conviendront. Rappelons que professeur documentaliste est un métier, reconnu par un CAPES : le médecin de prévention et les services du Rectorat y sont sensibles.
Dans tous les cas, les collègues demandant un poste adapté ont vu les services sociaux des personnels, le médecin de prévention (actuellement, le Dr Gruel) et le plus souvent un conseiller mobilité carrière.
Situation dans l’académie
Le poste adapté peut être accordé en courte durée (comme 20 collègues le sont), ou en longue durée (comme 37 collègues le sont). Le dispositif de réemploi, qui est l’ancienne formule, concerne encore 6 collègues.
Les entrées en poste adapté correspondent forcément à des sorties de collègues, qui soit partent à la retraite, soit retrouvent le chemin de leur classe parce qu’ils vont mieux sur le plan médical, soit sont déclarés définitivement inaptes et qu’ils sont placés en retraite pour invalidité.
Il y a eu à ce groupe de travail seulement 8 nouveaux collègues pouvant accéder à un poste adapté, et une en attente.
Le CNED, c’est fait pour gagner de l’argent : mais alors où sont les postes adaptés ?
Le CNED fait évoluer les postes, notamment en mettant définitivement en place la correction de copies numériques. Ainsi, pour certains collègues, il devient impossible de continuer.
En effet, qu’est-ce que ces copies numériques ? Parfois, simplement des photos que les étudiants prennent de leur copie papier et transmises en tant que fichiers très volumineux par le CNED aux collègues. Comment peut-on prétendre qu’il s’agit d’une évolution des emplois occupés par des personnes dont l’état de santé n’est pas compatible avec ce choix informatique ? On le justifie en arguant du fait que la Cour des Comptes l’exige, que la concurrence entre les boites d’enseignement à distance l’exige, que le monde moderne l’exige, et que les collègues doivent s’adapter, ou être déclarés inaptes.
Le CNED, qui est là pour former à distance, ne veut pas se préoccuper de la formation des collègues, ni des pathologies des personnels, ni de la couverture numérique à leur portée : ainsi si vous êtes en zone blanche (vous habitez dans un trou perdu avec une connexion bas de gamme), vous êtes inapte ! Hop, à la retraite !
Mais alors, où l’Education Nationale positionne-t-elle ses postes adaptés ? Que fait-elle pour les collègues en difficulté médicale et qui en relèvent ? Il est urgent d’y penser sur le fond.
Ce GT a donc répondu de façon très imparfaite aux demandes de la profession, en nombre de places disponibles, en qualité des emplois proposés, et pose donc encore une fois la question de ce qui est fait par l’Éducation Nationale pour les personnels, notamment plus âgés, qui se sont plus en capacité de faire cours devant une classe après plusieurs années d’exercice.
Auteures : Virginie DEBAECKER, Sylvie LESNE, Aurélia STEDRANSKY