Retours du congrès national du SNES-FSU : Mandats AED et mandats féministes , deux débats particulièrement complexes au sein du Congrès National...et leurs suites

mardi 5 juillet 2022
par  Julien JAFFRE

La délégation d’Orléans Tours s’est confronté à deux débats particulièrement complexes au sein du Congrès National concernant ses mandats sur les AED et sur le féminismes :

Les mandats AED :

La délégation d’Orléans-Tours portait des mandats que nous trouvions équilibrés :
 d’un coté le statut des MI-SE mandat pour un statut historique acquis par le SNES-FSU et perdu en 2003 lors de la création des AED
 de l’autre l’engagement vers la construction de nouveaux métiers possibles des vies scolaires à inventer, comme par exemple, aide éducateurs. Celui-ci pourrait être adossé à un recrutement académique (rendant possible les mutations et la mobilité), la constitution d’un groupe de remplaçantes rattachés dans des établissement ( un peu comme les enseignant-es TZR ), dans une catégorie B de la fonction publique. Donc des nouveaux fonctionnaires, pour des missions nouvelles ou rénovées, reprenant tout en partie des anciennes missions des AED actuel-les.

Le congrès national en a décidé autrement, ce qui nous a beaucoup étonné et très fortement déçu !

En effet, malgré les efforts d’Alexandre de carvalho (AED) accompagné de joanna pfeiffer (enseignantes) et olivier lelarge (CPE), co-secrétaires académiques et des autres membres de la délégation pour négocier les amendements afin que le plus de délégué-es possibles votent pour nos mandats et nos amendements, nous n’avons pas réussis à faire bouger suffisamment les lignes et n’avons pas atteint la majorité.
Nous avons fait un bon score, un score remarqué, débattus autant que possibles, argumenté et mis en avant la nécessité urgente au moment ou une loi qui permet la CDIsation à été votée, mais environ 30 % des votes ne suffisaient pas.

En effet, dans d’autres académies plus urbanisé-es, avec plus d’universités, les AED ont des profils sociologiques différents : ils sont bien plus souvent étudiants.
Pas comme dans notre académie ou ils et elles sont majoritairement non étudiant-es.

Ailleurs, ils et elles veulent moins souvent rester à travailler dans les vies scolaires et envisagent leur engagement dans la vie scolaire d’un établissement comme un passage.
Chez nous, ils et elles sont nombreux-es à souhaiter rester jouer leur rôle qu’ils considèrent comme un métier.

Et puis, un nouveau métier pose des questions épineuses :
 Si les nouvelles missions de ces agent-es ne sont pas encore bien fixées dans les esprits, elles pourraient être, en partie, les missions actuelles de certains autres personnels fonctionnaires…. Attention danger !
 Si un nouveau rôle est pensé et ajouté dans l’organisation du travail, quelles modifications apporter à la structure ? Quelle serait l’autorité hiérarchique ? Quelle serait l’autorité fonctionnelle ? Bref quel serait le chef de service, quel serait la nouvelle organisation du travail et quels seraient les rapports avec les autres professionnelles de l’équipe pluridisciplinaire que nous souhaitons construire dans les établissements ( notamment les assistant-es sociales, infirmières, psychologues de l’éducation nationale, CPE, enseignant-es, AESH...).
 Enfin, certains considèrent que l’ensemble des rôle et taches des AED ne constituent pas un métiers ET qu’il n’est pas nécessaire de faire en sorte que cela le devienne.

Les mandats insuffisants restants à porter et mettre en œuvre :

• Le statut des MI-SE pour les AED qui sont étudiant-es
• Un groupe de travail et de réflexion sur les AED, et possibilités d’un métiers...etc

La suite du combat sur le terrain ! Mise à jour : 5 juillet 2022

Dans la perspective de la signature du décret de cdéisation des AED, le SNES-FSU28 a organisé des tournées, des prises de contact, un recensement des personnels AED susceptibles d’’être cdisé-es ou d’obtenir des contrats de 2 à 3 ans.
Les débats internes ne sont pas totalement contradictoires avec l’accompagnement des personnels dans la reconnaissances et la construction de leurs droits !
voir : nos articles dans le dernier bulletin départemental : ici
et sur les pages académiques :ici

- Les mandats féministes :

Difficultés de priorisation : nos mandats, qui devaient aboutir sur la visibilisation de méthode de travail existante dans notre syndicat (organisation de réunions non mixtes) et sur un renforcement du vocabulaire ( utilisation de patriarcat ) n’ont pas été accepté par la majorité du Congrès National.

Les débats sont vifs sur la priorité des combats féministes et la manière des les mener. Rendre visible dans nos mandats nationaux les possibilités de réunion non mixte dans les SNES-FSU a été rejeté par la majorité. Ainsi que le renforcement du vocabulaire par l’utilisation de terme tels que « système patriarcal ».

Malgré nos arguments sur l’importance des combats féministes dans la période, de l’efficacité de cet outils pour favoriser la participation des femmes aux luttes ( celles qu’elles choisissent ), de la nécessité de porter la lutte, y compris parce que l’UNEF a été victime de la propagande de la droite et de l’extrême droite sur le sujet des réunions non mixtes grâce à une médiatisation complaisante de leurs positions et arguments.

Pour nos mandats nationaux, des expressions plus consensuelles ont été préférées...ainsi que le rassemblement des combats féministes à l’intérieur des combats plus universels formulant moins de divisions explicites entre femmes et hommes…. parfois refusant de dire que les femmes sont dominées, notamment dans le SNES-FSU, pour dire les choses autrement, ou donnant moins d’importance au combat féministe par rapport à d’autres (lutte des classes).

Reste que les réunions non mixtes sont tout de même possibles et organisables à la demande. A bonnes Entendeuses, salut !