Epreuves de langue au Bac STG

mercredi 4 octobre 2006

Lors de la prochaine session du Baccalauréat seront introduites de nouvelles épreuves de langue (BO n° 31 du 1 septembre 2005) correspondant à la mise en œuvre du CECRL (Cadre Européen de Commun de Référence des Langues avec des références aux niveaux B1 et B2) :

Ces épreuves auront lieu en trois temps, une épreuve terminale et deux épreuves orales en CCF (Contrôle Continu en cours de Formation) :

  • Une épreuve écrite terminale (sur 10 points) composée d’une épreuve de compréhension de l’écrit (à partir d’un texte, notée sur 5 points) et d’une épreuve d’expression écrite (à partir ou en lien avec le texte, sur 5 points)
  • Une épreuve orale d’expression (en CCF) sur 5 points à la fin du second trimestre. Il est prévu un document déclencheur accompagné d’une grille d’évaluation.
  • Une épreuve orale de compréhension (en CCF) sur 5 points aura lieu au cours du 3e trimestre. Celle-ci se déroulera collectivement. Une banque nationale de sujets serait en voie de constitution dans 6 langues. Elle devrait être disponible dès cette rentrée 2006.

Le SNES avait demandé au Ministère de l’Education Nationale de surseoir à la mise en place de ces nouvelles épreuves afin d’informer et de former collègues et élèves et de développer l’indispensable concertation.
Le SNES est dans le principe favorable à une évaluation de l’oral en langues vivantes et demande depuis longtemps que l’oral soit évalué au même titre que l’écrit mais :

 Il tient à une mise en place sereine et concertée de ces nouvelles épreuves.

 Le projet exclut de faire venir des examinateurs extérieurs à l’établissement, ce seront donc les professeurs de l’établissement qui évalueront les élèves.

La disparition de la distinction entre formateur et
évaluateur remet en cause le droit des élèves à l’anonymat et augmente sensiblement les risques de pression sur les professeurs.

 Les textes de cadrage relatifs aux nouvelles épreuves ne sont pas encore publiés, les collègues ayant en charge les classes concernées ne disposent que d’informations partielles quant aux dates des épreuves, à leur contenu et se trouvent dans l’impossibilité d’entraîner leurs élèves à partir d’annales zéro (inexistantes !)

 C’est à l’établissement de gérer seul la mise en place de ces épreuves, épreuves dont les modalités pratiques sont pour lors encore largement inconnues, ce qui représente un travail considérable d’organisation selon un calendrier encore très flou.

 Les temps d’évaluation en CCF se feront au détriment du temps d’apprentissage déjà insuffisant.

 L’information et la formation des collègues sont insuffisantes : un courriel les informant de la parution prochaine des textes de cadrage a été envoyé par l’inspection régionale de langue aux collègues concernés.

 Pour lors, la question de conditions matérielles dans lesquelles doivent se dérouler les épreuves de compréhension orale n’est pas résolue ... ni celle de l’indispensable équité entre établissements et candidats.

 L’équilibre de la préparation au Baccalauréat va inévitablement souffrir de l’organisation décalée d’épreuves de natures différentes et augmente les risques de « bachotage ». Doit-on abandonner l’entraînement à l’oral une fois passées les épreuves d’oral ?

 L’unité du Baccalauréat est éclatée, l’évaluation des langues vivantes se trouve extraite de l’épreuve finale. Est-ce une si bonne idée ?

 Le Baccalauréat se prépare sur l’ensemble du cycle Terminal, les règles du jeu seront donc modifiées pour la première fois en cours de « jeu ». Les élèves de STG n’auront que deux trimestres pour se préparer à de nouvelles épreuves. Pourquoi mettre une génération d’élèves en difficulté en voulant instaurer dans la précipitation une réforme non aboutie ?

Venez vous informer, réagir, participer en envoyant un mel à s3orl@snes.edu