Déclaration FSU, UNSA-Education, SGEN-CFDT au CTPA du 10 janvier

lundi 10 janvier 2005

Les représentants des personnels refusent de siéger au CTPA du 10 janvier : Ils veulent marquer ainsi fortement leur opposition au pillage du Service Public d’Education, à une préparation de rentrée qui va se traduire par des fermetures de classes, des suppressions d’enseignements et de postes !

Alors que le service public doit disposer des moyens indispensables pour créer les conditions de la réussite de tous les jeunes, pour répondre aux besoins économiques et sociaux du pays, la dotation ministérielle va au contraire entraîner des dégradations importantes dans l’ensemble des écoles et des établissements de l’académie, pour les élèves et pour les personnels : réduction de l’offre d’enseignement, diminution des moyens pour lutter contre l’échec scolaire, dégradation des conditions de travail et d’enseignement, précarité accrue.

Les organisations syndicales qui représentent les personnels alertent l’opinion sur la gravité des conséquences de ce nouvel appauvrissement de l’académie, après déjà deux années de coupes sombres.

L’académie d’Orléans-Tours, qui devrait bénéficier des moyens nécessaires à son redressement, pour l’élévation générale du niveau de formation des jeunes, est au contraire lourdement frappée par les effets de la politique gouvernementale :

Dans le premier degré, l’apport de seulement 25 emplois pour 2289 élèves supplémentaires attendus, soit 1 poste pour 91 élèves en plus, va entraîner de nouvelles dégradations de la scolarisation, notamment en maternelle et dans les zones rurales.

Dans le second degré, le retrait de 312 postes pour une baisse prévue de 2503 élèves, après la perte de 226 postes à la rentrée 2004 et de 99 à la rentrée 2003, dépasse largement ce qu’aurait pu mathématiquement autoriser la baisse globale des effectifs : en moyenne, c’est un poste de moins par tranche de 8 élèves !

  • les collèges ont déjà pratiquement perdu toute possibilité de suivi individuel des élèves (aides aux devoirs, permanences pédagogiques et autres dispositifs de soutien). Ce sont donc les dédoublements, les effectifs par classe, les horaires d’enseignement eux-mêmes qui vont subir le contrecoup d’une ponction très lourde de 218 postes.
  • les lycées vont aussi perdre 67 postes, alors que les effectifs augmentent. Non seulement la suppression des TPE en Terminale et la transformation de la STT en STG servent de prétexte au gouvernement pour économiser 57 postes, mais, pour faire bonne mesure, l’académie perd encore 10 postes supplémentaires ! L’offre de formation et la taille des classes en feront nécessairement les frais.
  • L’enseignement professionnel connaît une véritable amputation : avec 45 postes en moins et la fermeture franche de nombreuses filières, voire la suppression de sections professionnelles entières, dont le seul défaut semble être de trop bien fonctionner. Si nous pouvons comprendre l’objectif d’orienter plus d’élèves vers des études longues, la brutalité de la méthode appliquée risque de produire l’effet inverse. Il s’agit en fait d’une dévalorisation de l’enseignement professionnel, contrairement aux déclarations médiatiques du gouvernement.

Globalement, le taux des heures supplémentaires, les regroupements de sections, les services partagés entre plusieurs établissements, le recours aux personnels précaires,... vont augmenter.

La situation des personnels administratifs, dans une académie déjà déficitaire, s’aggrave encore avec la suppression de 23 postes cette année (après la perte de 34 postes à la rentrée 2004).

Aucune création de poste d’infirmières ; de plus on les détourne de leurs missions pour pallier le manque de médecins.

Le transfert des ATOS résultant de la loi de décentralisation se poursuit en dépit de l’opposition des personnels.

Ce budget indigent éclaire les intentions réelles du gouvernement, derrière les objectifs de pur affichage de la loi d’orientation : des moyens et des exigences au rabais pour la formation des jeunes d’origine modeste, ceux pour lesquels le pays devrait investir, s’il souhaite une élévation générale du niveau de formation. Comment, dans ces conditions, réduire les inégalités et améliorer la réussite scolaire ? Comment y parvenir, dans un contexte de dégradation des conditions d’exercice de nos métiers ?

La diminution des recrutements compromet l’avenir.

Cette politique intervient dans un contexte de remise en cause des services publics, du statut de leurs agents et de baisse de leur pouvoir d’achat.

Les personnels et leurs organisations syndicales veulent une autre politique permettant de rendre effective une véritable ambition pour les jeunes et le service public.
Ils réclament un plan d’urgence pour répondre aux besoins.
iIs exigent l’abandon de ce projet de loi, qui ignore les attentes exprimées lors de multiples débats, et l’ouverture d’une véritable négociation pour élaborer une loi ambitieuse pour l’avenir des jeunes.

Elles revendiquent une politique des services publics répondant aux besoins de la société et dans ce cadre le rétablissement et la progression du pouvoir d’achat.

Dans le prolongement des actions déjà conduites, les fédérations appellent les personnels à se mobiliser avec les parents et les jeunes. Le 20 janvier, journée de grève nationale intersyndicale, ils exprimeront fortement leurs revendications.

Le gouvernement doit changer ses projets.