Comités techniques spéciaux départementaux d’Eure et Loir du 30 janvier 2018 et du 5 février 2018

mardi 6 février 2018
par  Julien JAFFRE

Rentrée 2018 dans les collèges d’Eure-et-Loir :

L’Education Nationale en panne d’ambition !

Le CTSD* de repli s’est tenu ce lundi 5 février suite au rejet unanime de la répartition de la dotation entre les collèges du département lors du CT initial du 30 janvier 2018. Dans le second degré, cette dotation est de -85HP (et -86 HSA) soit -4,7 postes pour des effectifs stables (-20 élèves). Sans surprise, la répartition de cette insuffisante dotation a été à nouveau rejeté à l’unanimité lors du second CTSD.

Lors des deux CTSD, le SNES-FSU et le SNEP-FSU ont lu une déclaration préalable pointant le manque d’ambition de cette dotation qui n’a pas d’orientation politique ou pédagogique, mais juste une logique purement budgétaire de gestion de la pénurie (voir les déclarations). Ce manque d’ambition va se traduire à la rentrée 2018 par une dégradation des conditions d’enseignement : hausse des effectifs par classe, recours généralisé aux HSA et aux compléments de service, suppressions de postes. Ici, nous avons rappelé notre revendication de ne pas dépasser 20 élèves par classe en éducation prioritaire et 25 en dehors.
Les représentants des personnels SNES-FSU et SNEP-FSU ont repris au cours du CTSD, les éléments qu’ils avaient en leur possession en vue de défendre l’ensemble des situations, notamment celles des délégations que nous avons accompagnées en audience auprès de l’IA (une dizaine). Celui-ci a indiqué qu’il ne nous communiquerait les ajustements et abondements des dotations effectués à cette occasion que lors du prochain CTSD sur les mesures de carte, prévu le 14 mars 2018.
Puis, aux mois de juin et juillet, de nouveaux ajustements seront possibles après affinage des prévisions d’effectifs. La FSU a demandé à ce que les représentants des personnels soient associés à ces ajustements en ayant la possibilité de faire remonter en juin les demandes des collègues et en étant informé des ajustements réalisés avant la rentrée scolaire. Mais le DASEN a refusé la mise en place d’un GT en juin sur cette question.
De même, compte-tenu des évolutions démographiques et de la disparition des contrats-aidés, nous avons réitéré notre demande d’un abondement de la dotation départementale en poste d’AED et donc d’une réunion d’un groupe de travail sur la répartition de ces moyens entre les vies scolaires….A voir en juin 2018 !
Nos déclarations :

declaration_fsu_au_ctsd_du_30_janvier_2018
declaration_fsu_au_ctsd_du_05_fevrier_2018

Lors de ces CTSD, nous avons évoqué également plusieurs questions :

Collège Jean-Moulin de Chartres

La FSU 28 a tenu à rappeler la responsabilité de l’Education Nationale (EN) dans ce projet porté par le Conseil Départemental. Si l’EN avait fermement indiqué qu’il était impossible d’envisager un transfert autre que de mur à mur, le Conseil Départemental aurait été obligé d’aménager un nouveau site avant de fermer le site actuel. Nous avons également insisté sur la brutalité avec laquelle cette fermeture a été annoncée : un simple mot aux familles à faire coller dans les carnets des élèves la veille des vacances de fin d’année 2017 !...Et une absence de dotation au moment de la préparation de la rentrée 2018, avant que la rectrice ne finisse par doter le collège dans le courant du mois de janvier !
A nos questions sur l’évolution de la mixité sociale dans le projet de nouvelle sectorisation du Conseil Départemental, l’IA a relativisé la hausse du pourcentage de catégories défavorisées dans les effectifs des collèges Hélène-Boucher (2 à 3%) et Mathurin-Régnier (4 à 5 % soit près de 52%). L’IA a ajouté que, sur le terrain, dans l’agglomération chartraine il est difficile de faire de la mixité et que les enseignants notamment d’Hélène-Boucher ne voulaient pas de cette mixité. Nous avons répondu que ces remarques sur les personnels d’Hélène-Boucher étaient inacceptables en précisant que les profs en question travaillent dans des classes très chargées, avec les effectifs les plus lourds du département et que, oui, dans ce contexte, on peut tout à fait comprendre que l’arrivée de nouveaux élèves plus en difficulté ne soient pas reçus positivement.
La FSU a terminé en affirmant la nécessité pour la préfète d’annoncer clairement lors du prochain CDEN qu’elle ne désaffectera pas le collège à la rentrée 2018, étant donné les insuffisances du projet du Conseil Départemental : absence de mixité et retard dans le calendrier prévisionnel.

Bilangue de Continuité :

La FSU a interrogé l’IA sur l’absence de dotation spécifique pour les bilangues de continuité. Les collèges concernés bénéficiaient jusqu’à la rentrée 2017 d’une dotation de 2h. L’IA a répondu que désormais ces bilangues devaient être financées sur la marge d’autonomie. Nous dénonçons ce recul car, au contraire, l’enseignement des langues et en particulier de l’Allemand devrait bénéficier d’un soutien affiché de l’EN.

LCE et LCA

L’IA a précisé qu’éventuellement, en fonction des réserves, des abondements des dotations pourraient être envisagés pour financer les heures de LCA.
L’IA a présenté le projet d’introduction de l’enseignement de l’arabe dans plusieurs collèges du Drouais. La FSU a expliqué les réticences des personnels de certains de ces collèges par les difficultés à faire vivre une quatrième langue vivante sans mettre en péril l’une ou l’autre des langues préalablement enseignées dans le collège. Nous nous sommes également étonnés de la façon dont cet enseignement est mis en oeuvre : à l’initiative de la sous-préfecture, sans consultation préalable ni des personnels ni des conseils d’administration !

ULIS

L’annonce de l’ouverture d’une 21e ULIS dans le département (au collège Jean-Monnet de Luisant) a été l’occasion d’aborder la question des effectifs : beaucoup d’ULIS à 13 et non 10 comme recommandé par les textes, non prise en compte de ces élèves dans les effectifs pour le calcul de la dotation. Pour le DASEN, il faut de plus en plus une inclusion sociale.
Une possible ouverture d’ULIS est envisagée sur Toury à la rentrée 2019.

SEGPA

La dotation est en baisse malgré des effectifs stables : +3 élèves de prévision à prévision, -14 HP ! L’IA répète qu’il n’a pas la volonté de réduire le nombre de structures mais qu’il a amorcé un travail de réflexion sur la carte des SEGPA avec le nouveau DGS du Conseil Départemental. Ici l’IA fait référence à l’idée de ne pas concentrer les dispositifs (SEGPA, ULIS) en REP, notamment au collège Pierre-et-Marie-Curie (P-M-C). La FSU en a profité pour présenter la volonté de l’équipe pédagogique de la SEGPA de P-M-C de placer le double-niveau sur les 5e-4e et non sur 6e-5e pour ne pas bloquer la capacité d’accueil en 6e.

UPEAA (Unité Pour Eleves Allophones Arrivants)

La FSU a demandé pourquoi certaines UPEAA sont dotées à 12 HP (Taugourdeau, Mainvilliers et Victor-Hugo), d’autres à 7 HP(Anatole-France et Hélène-Boucher créée à la rentrée 2018) et une à 4 HP (P-M-C). L’IA a répondu que cela dépendait des effectifs...ce qui n’est pas possible puisque les textes prévoient que ces élèves allophones doivent avoir 12 heures par semaine d’enseignement de FLE au cours de leur passage par l’UPEAA ! La FSU sera vigilante sur le respect des besoins de ces élèves.


*Comité Technique Spécial Départemental : instance compétente pour les questions intéressant l’organisation et le fonctionnement des établissements scolaires des 1er et 2nd degrés dans le département, présidée par le DASEN, composée du secrétaire général, de 10 membres titulaires et de 10 membres suppléants représentant les personnels ((FO+FSU+CFDT+UNSA en Eure-et-Loir) . Cette instance doit notamment donner son avis sur la répartition entre les collèges de la dotation départementale.