Parution de l’arrêté de la réforme de la classe de seconde

mercredi 4 avril 2018

Projet de réforme du Lycée : la nouvelle classe de seconde ou comment supprimer encore plus de postes !

Ces projets sont discutés en commission spécialisée le 4 avril et soumis à l’avis du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) les 12-13 avril. Pour rappel, le CSE a largement désavoué le projet de Bac présenté par le Ministre au précédent conseil (parmi les syndicats seuls le snalc et l’unsa sont pour ce projet).

Un volume horaire appauvri, au choix de l’élève et l’avenir incertain des filières technologiques :

Les enseignements communs sont les seuls obligatoires et un élève pourra s’y limiter. Toutes les options sont facultatives et relèguent du même coup les enseignements technologiques (on notera la disparition de l’éco-gestion...) à de l’accessoire. Quel avenir pour la voie technologique dans ces conditions ?
Les enseignements d’exploration disparaissent et avec eux, méthodes et pratiques scientifiques (MPS), littérature et société, informatique et culture du numérique (ICN) et principes fondamentaux de l’économie et de la gestion (PFEG).

Un nouvel enseignement :

Il apparait un nouvel enseignement des « sciences numériques » à hauteur d’une seule heure hebdomadaire. Encore un intitulé suffisamment vague pour ne pas savoir quels professeurs, de quelles disciplines, pourront réaliser cette heure hebdomadaire. Cette formulation est dangereuse et posera problème pour concevoir les répartitions de services, opposant les disciplines les unes aux autres. Le SNES-FSU reste attaché aux disciplines et à leur respect.

L’ombre d’une fusion entre SES et PFEG :

Les Sciences économiques et sociales (SES) intègrent le tronc commun avec l’horaire toujours aussi faible de 1h30 mais la disparition des PFEG dans les enseignements optionnels laisse planer la menace d’une fusion que l’actuel ministère tenterait d’imposer via les nouveaux programmes.

Une orientation reléguée principalement au professeur principal avec la possibilité d’une ingérence du conseil Régional :

« Placée sous la responsabilité du professeur principal, l’éducation au choix de l’orientation implique l’intervention des professeurs de la classe, des professeurs documentalistes, des psychologues de l’Éducation nationale et des personnes et organismes invités par l’établissement ou mandatés par le Conseil Régional. » Le contenu est édifiant… le professeur principal va devoir gérer l’organisation complète de ces heures, augmentant sa charge de travail de façon très importante. Le Conseil Régional s’offre une nouvelle porte d’entrée dans les lycées où ils pourront imposer leurs politiques de formations régionales.

Vers une marge d’autonomie encore plus grande au sein des établissements :

L’horaire annualisé de l’éducation au choix de l’orientation et la disparition de la grille de l’accompagnement personnalisé désormais utilisé en fonction des besoins consacre un horaire élève à 26 h par semaine. Tout le reste est soit facultatif, soit aléatoire. Le nouvel AP « est destiné à améliorer les compétences scolaires de l’élève dans la maîtrise écrite et orale de la langue française et en mathématiques. ». Il sera déterminé en fonction des résultats des élèves au test de positionnement de début d’année.

« Une enveloppe horaire de 12 h par semaine et par division est laissée à la disposition des établissements. Cette enveloppe peut être modifiée par les recteurs. » Que permettront de couvrir ces 12 heures ? Avec ce paragraphe on se rapproche des dangers déjà visibles des marges d’autonomies présentes dans la réforme du Collège. Ces heures serviront de variable d’ajustement.
La mise en place d’un « dispositif de tutorat proposé à tous les élèves pour les guider dans leur parcours de formation et d’orientation  » reste très floue et déconnectée des réels besoins de tutorats qui pourraient exister dans la réalité. Quelles seront ses modalités d’organisation ? Dépendra-t-il de l’autonomie des établissements ?

Vers la suppression de nombreux postes

Avec cette nouvelle grille d’horaires, la baisse d’heures par disciplines est conséquentes et engendrera la suppression de postes. C’est donc à tous les niveaux du lycée que les suppressions d’heures par disciplines impacteront les postes.


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